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| Maxime Erisson - Souvenirs | |
| SOS : 149 ÂGE : 16 ans CÉLÉBRITÉ : Logan Lerman NATURE : Humain EMPLOI : Lycéen
CARNET RÉPERTOIRE DE CONTACTS & LIENS: DISPONIBILITÉ RP: Maxime Erisson
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Sujet: Maxime Erisson - Souvenirs Sam 23 Jan - 13:54 | |
| «…. Inadmissible, comment a-t-elle pu partir, et…. » « …. -toi fils, il faut la comprendre, elle… » « … non, NON ! Ca me fout en rogne de… »
La tempête n’avait lieu qu’à l’intérieur de la petite maison de ses grands-parents : dès qu’ils avaient appris que Néron était à la porte, sa grand-mère l’avait gentiment conduit dans le jardin en lui donnant son ballon, lui demandant de rester sage pendant qu’ils devaient discuter entre grands. Maxime avait hoché la tête, son ballon plus grand que ses bras serré contre lui, et avait demandé innocemment quand est-ce que sa maman allait revenir. La vieille femme lui avait souri avec compassion, ce genre de petit sourire empli d’une tristesse ineffaçable, et avait gentiment passé sa main dans sa petite tignasse brune sans répondre. Puis elle était retournée à l’intérieur, et le môme de cinq ans était resté dans le jardin, avec son ballon… et personne pour le lui renvoyer.
Alors après quelques tirs qui l’avaient poussé à courir lui-même après la balle, il avait fini par se lasser. Collé contre le grillage qui séparait le jardin de ses grands-parents avec celui de leurs voisins, il avait câliné durant un petit quart d’heure le gros Rufus, un husky vieillissant qu’il adorait et qui ne se gênait pas pour le couvrir de léchouilles dès que le gamin arrivait à passer sa mimine à travers le grillage pour enfouir ses doigts boudinés dans les grands poils blancs de l’animal. Rufus ne parlait pas mais ils s’entendaient comme larrons en foire, et il savait à quel point l’animal regrettait de ne pas être de l’autre côté du grillage pour pouvoir s’amuser lui aussi avec le ballon et son petit copain humain.
Puis le voisin avait rappelé Rufus, et Maxime était revenu près de la porte, s’asseyant sur le petit banc avec son ballon posé à côté de lui, attendant sagement qu’on vienne le chercher. Les cris fusaient à l’intérieur, il entendait une voix rauque masculine hurler une désapprobation et une colère sans pareille, mais sachant qu’elle ne lui était pas destinée, il ne s’inquiétait pas outre mesure.
Lui, tout ce qu’il voulait, c’était que sa maman revienne. Qu’elle le prenne dans ses bras, qu’il puisse inspirer son parfum et se dire qu’elle était toute à lui. Tout comme il lui appartenait corps et âme. Il voulait attraper une de ses mèches de cheveux, ce qu’il faisait tout le temps qu’elle le portait contre elle, et lui murmurer qu’elle était la plus belle de toute. Qu’il la protégerait des méchantes reines sorcières et des perfides sorciers maléfiques qui hantaient les livres qu’elle lui lisait le soir pour s’endormir. C’était tout ce qu’il demandait, mais les jours passaient et sa maman ne poussait toujours pas la porte de la maison de ses grands-parents. Il avait beau adorer les deux vieillards, ils n’arrivaient pas à combler ce manque.
Puis la porte s’ouvrit à nouveau et il se releva, fier petit gaillard prêt à affronter le futur goûter ou les bras solides de sa grand-mère. Mais ce fut son grand-père qui apparut, et il n’esquissa pas un sourire quand il attrapa le môme qui ne pesait rien pour venir le ramener à l’intérieur. Maxime en lâcha son ballon et il regarda avec intérêt l’homme qui se tenait dans la cuisine, et qui ressemblait à son grand-père en plus jeune.
Son papa… Mais c’était tout ce qu’il était pour lui, cet homme-là : un nom sur un visage. Il le voyait si peu, et à cet âge on oubliait si vite… Il semblait furieux et Maxime se crispa aussitôt quand son grand-père le fourra d’emblée dans les bras de Néron sans lui laisser le choix, tonnant de sa voix grave et d’habitude si posée :
« Ne fais pas comme elle, ce môme a besoin de toi ! »
Tétanisé, Maxime se crispa dans les bras de Néron, qui le tenaient un peu bizarrement, peu habitués. Ses petits poings s’accrochèrent à sa veste qu’il serra comme s’il avait peur que le soldat le lâche, et il ferma les yeux, tendu à l’excès. Il ne voulait pas trembler, il voulait être fort comme il l’avait promis à sa maman, mais Néron restait ce grand mystère qui l’effrayait toujours un peu.
Le soldat dû sentir la crispation de son fils… De cette petite âme qu’il avait façonnée dans l’amour et dont il héritait maintenant que sa femme avait disparu sans un mot. Sa colère tomba subitement, le laissant désemparé face à la peur de Maxime. Son père avait raison : l’enfant n’avait plus que lui désormais… Doucement, sa grande main se posa à l’arrière du petit crâne de l’enfant et sa poigne se fit plus douce, plus tendre. Il n’en avait pas l’habitude mais il ne pouvait décemment pas serrer son enfant contre lui comme il attrapait un ennemi. Ils n’étaient pas destinés à se faire la guerre.
« Ca va aller. » murmura-t-il au garçonnet.
Ce dernier osa ouvrir un œil qu’il posa alors sur le visage de son père, guettant la vérité de l’information.
« Tu crois ? »
Une question si innocente, mais si importante pour l’enfant. Il avait besoin de se raccrocher à quelque chose de solide, besoin d’avoir une nouvelle référence dans sa vie, étant donné que la seule qu’il avait jamais eu avait disparu. Leurs regards se croisèrent, le père et le fils se jaugèrent des yeux… Et le lien s’établit. Se détendant doucement, le garçonnet hocha alors la tête avec courage et murmura :
« D’accord. » |
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Sam 23 Jan - 18:08 | |
| « Arrête avec ce ballon ! » maugréa Néron, le nez collé devant son ordinateur.
Maxime ne l’écouta même pas : à cinq ans on débordait d’énergie et après seulement quelques semaines enfermé dans cette bicoque avec son père, il n’avait qu’une envie, à savoir se dégourdir enfin les jambes et s’amuser un peu. Sortir au grand air, voir du monde, jouer au ballon et cesser de regarder son père assis à cette table en train de pianoter sur son maudit ordinateur, comme s’il n’existait pas. Cela ne faisait que quelques semaines que son père était revenu et avait décidé de le prendre à sa charge. Une période d’adaptation qui leur était nécessaire, et la cohabitation se déroulait de manière plutôt froide et distante pour l’instant. Maxime avait encore du mal à accorder totalement sa confiance à l’homme qu’il avait si peu côtoyé par le passé, et Néron ne savait visiblement pas du tout comment s’occuper d’un enfant. Les rares fois où l’un comme l’autre arrivaient à surmonter leurs difficultés, c’était quand la mère de Néron venait prendre de leurs nouvelles : elle amenait généralement des gâteaux préparés avec amour pour son petit-fils, et ce dernier venait se réfugier dans ses bras pour obtenir cette chaleur dont il avait tant besoin, et qui lui faisait tellement défaut avec Néron.
Ce n’était pas de la faute du militaire : ce dernier n’avait jamais dû s’occuper d’un enfant et personne ne lui avait appris les rudiments nécessaires pour y arriver, si bien qu’il faisait comme il pouvait… Et de son côté, Maxime ne l’y aidait pas vraiment, incapable de rester en place et tergiversant de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait. Sa mère lui manquait tellement qu’il en venait à ne plus supporter tous ces adultes qui s’occupaient de lui sans jamais parler d’elle ni le rassurer sur le fait qu’elle revienne un jour ou non. A cet âge-là, on ne supportait pas l’inconnu et encore moins les questions sans réponse.
Il s’esquiva dans la cuisine, bien décidé à continuer loin de son père… Le ballon vola, virevolta et s’engouffra entre les chaises, les faisant grincer sur le sol. Et il tapa de plus belle dedans, extériorisant ce trop-plein d’énergie qu’il ne savait pas canaliser… Il marqua un but au moment même où le ballon s’envola vers la fenêtre et la brisa net, passant à travers avec éclat et fracas ! Le gamin en resta bouche bée, avant que les cris de son père ne le fassent sursauter :
« Mais qu’est-ce qu’il se passe ici bordel ??? » hurla Néron dans le salon.
Sur le qui-vive, le gamin bondit sur les morceaux de verre au sol, bien décidé à effacer toute trace de sa bêtise, et ses petites mains commencèrent à ramener les morceaux vers lui, qu’il comptait ensuite cacher quelque part avant que son père n’arrive… Ce qui devait arriver arriva. Il s’entailla brusquement sur un des morceau plus épais que les autres, au moment même où son père débarquait, furieux.
Quand les yeux du militaire se posèrent sur la petite main entaillée d’où coulait déjà un mince filet de sang, il explosa littéralement, plus d’angoisse que de colère :
« NON MAIS CA VA PAS LA TETE ??!! »
Maxime en oublia sa douleur et sa bêtise, et se pencha aussitôt pour mettre ses bras au-dessus de sa tête, se protégeant comme il pouvait du géant qui se mettait à l’invectiver. Il en tremblait de peur, n’ayant pas l’habitude qu’on lui crie ainsi dessus, et il ferma les yeux, se mettant à chouiner sensiblement alors que Néron se rapprochait.
« Pas fait essprés… pas fait essprés… pas fait essprés… »
Il était tellement angoissé qu’il éclata en sanglots quand les grandes mains de Néron se posèrent sur lui. Mais là où il pensait qu’un géant aussi vociférant que son père ne pourrait qu’être violence, Néron fit preuve d’une douceur inattendue, et lentement il défit ses bras crispés pour venir attraper sa main ensanglantée et regarder de près les dégâts. Le gamin, les yeux brillants de larmes, continua de renifler tout en l’observant, essayant de savoir si Néron était toujours en colère ou pas contre lui. Mais visiblement, le militaire était davantage préoccupé par sa blessure que par la fenêtre cassée :
« On va te soigner ça bonhomme. »
Maxime lui retira subitement sa main, la ramenant contre lui, et fronça les sourcils. Ses joues avaient plusieurs sillons causés par ses larmes mais il regardait son père avec un courage inhabituel, secouant la tête de droite à gauche.
« Non. » « Non ? » demanda doucement Néron. « Je veux ma maman. »
Le militaire laissa échapper un long soupir, regardant l’énigme qu’était son fils à ses yeux. Il avait beau l’aimer de tout son cœur, il avait énormément de mal à comprendre ce qui pouvait bien passer par la tête de cet enfant parfois. Et lui expliquer que sa mère ne reviendrait probablement jamais n’était pas évident.
« Bonhomme, on en a déjà discuté. Tu es grand maintenant, tu peux comprendre. »
Le gamin se mordilla la lèvre inférieure, pas vraiment sûr d’être suffisamment grand et courageux pour encaisser tout cela. Mais quelque chose lui soufflait qu’au vu de la situation, il n’aurait guère le choix.
« Toi aussi tu vas partir ? »
C’était une question récurrente chez l’enfant : les gamins ne s’attachaient jamais qu’à ce qui était le plus important pour eux. La disparition de sa mère avait été un tel choc qu’il posait continuellement la même question à Néron, qui, inlassablement, lui répondait la même chose :
« Non bonhomme. Jamais. » « Jamais, jamais ? » « Jamais jamais. »
Maxime sembla étudier la réponse quelques secondes, avant de lui tendre sa main :
« Bon alors, tu peux soigner. »
La grande main du militaire recouvrit celle de l’enfant, si petite dans sa paume. Si fragile. Il tendit alors son autre bras pour attraper son fils et l’emporter dans ses bras, déposant un baiser dans ses cheveux fins.
« Jamais jamais. » murmura-t-il de nouveau, le cœur gonflé d’amour pour sa progéniture.
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Sam 23 Jan - 19:52 | |
| La porte s’ouvrit tout doucement, si doucement que même si le militaire était souvent sur le qui-vive, il ne se réveilla pas et continua de dormir du sommeil du juste. Les petits pieds nus parcoururent la distance jusqu’au lit où il souleva la couette pour venir se faufiler dessus, au chaud, grimpant dans le grand lit juste aux côté de son père. Il se roula en boule et amena son pouce jusqu’à sa bouche, ses grands yeux ouverts et regardant son père attentivement.
Père qui finit par ouvrir un œil, sentant une présence à ses côtés. Son regard endormi tomba sur le visage de son fils qui le regardait fixement, et un soupir lui échappa.
« Max ? » « Oui ? » « C’est encore le monstre sous ton lit ? » « Oui. Il a ramené un copain avec lui, et ils disent que des bêtises ensemble. » « Hum… »
Le grand bras solide de Néron attrapa le corps en boule de son fils et il l’amena près de lui, en sécurité dans son giron. Il referma les yeux et sourit en sentant la petite main de Maxime attraper son t-shirt et bouiner sa tête contre son torse.
« Ils ne viendront pas ici, rassure-toi. » lâcha-t-il une dernière fois. « Je sais, ils ont trop peur de toi. »
Un papa, finalement, ça s’avérait être utile.
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Sam 23 Jan - 23:26 | |
| Il referma tout doucement la porte, le cœur lourd en entendant les sanglots étouffés de sa maman. Haut comme trois pommes, il touchait à peine la poignée, mais il sentait qu’elle avait besoin d’être seule… Il avait eu beau lui amener un joli dessin et son doudou préféré, elle avait continué de pleurer, inconsolable, et refusait de lui parler, de lui avouer ce qu’il se passait. De plus en plus angoissé, Maxime lui avait apporté un verre de lait, en renversant une bonne partie au sol en venant jusqu’à sa chambre, mais rien n’avait fait : Ellen refusait de quitter son lit et cet oreiller qu’elle serrait comme si sa vie en dépendant. Elle avait mis du mascara et du maquillage sur la taie un peu partout, incapable de s’arrêter de pleurer depuis qu’elle avait reçu cet appel.
Il soupira devant la porte, se mordilla la lèvre inférieure et retourna à sa propre chambre, le cœur lourd et gonflé par un chagrin qu’il ne comprenait pas. Il détestait quand sa maman pleurait, et encore plus quand elle l’ignorait comme s’il n’existait pas : ce soir, Ellen l’avait regardé sans le voir et cela lui avait terriblement fait peur.
Regagnant sa chambre comme un grand, il se faufila dans son petit lit, attrapa sa couette qu’il ramena sur lui et se pelotonna au chaud, désespéré et triste. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait et ne savait plus comment réagir lui-même : perplexité de l’enfant face à la complexité du monde des adultes…
Gigotant sous la couette, il se releva soudain et attrapa une photo qu’il posait toujours sur le rebord de sa table de chevet, la ramenant au chaud avec lui dans sa tanière d’enfant. Son regard se posa sur la silhouette vêtue d’un uniforme qui y apparaissait, souriant et fier sous le soleil du désert, et il se mordilla la lèvre inférieure.
« Maman est toute triste et je sais pas quoi faire… T’as dit que j’étais l’homme de la maison et j’essaye, promis, mais elle veut rien me dire. Elle fait que pleurer. »
Gros soupir désemparé face à cette photo d’un homme qu’il connaissait à peine mais que sa mère vénérait au-delà de tout. C’était elle qui lui avait donné, elle qui n’avait cessé de chanter les louanges de Néron Erisson, l’homme de sa vie. Maxime aurait bien aimé être lui aussi l’homme de sa vie, mais le cœur d’Ellen n’était peut-être pas assez grand pour eux deux en même temps. Alors parfois, il était jaloux. Parfois, il aurait voulu que Néron n’existe jamais.
Sauf en cet instant où il était conscient quelque part que si sa maman pleurait, c’était à cause de cet homme sur la photo.
Il prit un air grave et chuchota alors à son ennemi dans le cœur d’Ellen :
« Faut que tu reviennes Papa. Vite. Maman a besoin de toi. »
Petit soupir désappointé avant qu’il n’avoue d’un ton plus bas :
« Et tu me manques… »
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Dim 24 Jan - 23:48 | |
| « Papa ? »
Les doigts de Néron sont crispés sur le verre qu’il tient comme si sa vie en dépendait. Il y a suffisamment de vodka pour assommer un cheval et Néron le regarde avec avidité, conscient que c’est là sa porte de salut, sa seule échappatoire possible de cette vie de merde qu’il supporte depuis qu’il est rentré. Rentré pour se retrouver seul, sans Ellen. Seul, encore plus seul que jamais. Terriblement seul. Et cette solitude le détruit.
« Papa ? »
Les yeux de l’enfant sont posés sur son père qui ne bouge pas et ne l’entend pas. Là où il est, il ne risque pas de l’entendre : Maxime fronce les sourcils, resserre sa peluche contre lui et attend patiemment dans l’entrée de la cuisine, perplexe face à cette situation qu’il ne comprend pas. Il était 21h déjà, il aurait dû manger depuis un moment, mais il savait que Néron n’avait rien préparé. Néron qui restait figé devant ce verre, incapable de s’en séparer. Néron qui ne l’entendait toujours pas.
Alors il se dirigea vers le frigo et ouvrit vaillamment la porte, pour en sortir la bouteille de lait qu’il aimait tant. Maxime ne concevait pas une journée sans lait : c’était là le meilleur des remèdes, sa maman le lui avait toujours dit. Il réussit à prendre un verre qui séchait devant le lavabo, le remplit en en renversant une bonne partie au sol, et il revint vers son père pour prendre avec une autorité typiquement enfantine le verre de vodka et le remplacer par celui de lait.
« Tiens, tu vas aimer ça. »
Néron cligna des yeux, reprenant contact avec la réalité alors que la tentation s’écartait. Il tourna la tête et tomba sur le visage innocent de son fils qui lui souriait, plein d’espoir.
« Bois, c’est bon. »
Il déglutit, conscient qu’il vient de frôler la catastrophe. Maxime l’a sauvé, inconsciemment, sans s’en rendre compte. Son fils a été là pour lui, alors que cela fait des jours qu’il hésite à savoir s’il sera là pour lui. Il soulève sa grande main et la passe affectueusement dans la tignasse brune du gamin.
« Merci Maxime. » « Mais faut tout boire, sinon ça marchera pas. » reprend le gamin, terriblement fier de lui sans trop savoir pourquoi. |
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Mar 26 Jan - 19:51 | |
| « Il va venir. » répéta Maxime, droit comme un i derrière le portillon d’entrée de la cour de récréation de la petite école maternelle.
Depuis leur déménagement, le petit garçon s’y rendait chaque jour, bien souvent escorté par les voisines quand Néron n’avait pas le temps : les vieilles dames avaient craqué sur l’étrange duo qui avait débarqué dans leur quartier et il ne se passait pas un jour sans qu’elles viennent avec quelque chose dans les mains pour les deux nouveaux hommes du coin. Deux hommes qu’elles chouchoutaient, et sans qu’elles s’en rendent compte, elles avaient permis à Néron de faire la transition sans trop de casse. Ce n’était jamais évident, certes, mais il apprenait doucement son nouveau métier de père : Maxime y mettait du sien, et malgré quelques bêtises, des crises de larme en pleine nuit quand il réclamait sa mère, toujours incapable d’admettre qu’elle ne reviendrait pas, et quelques caprices enfantins bien naturels, où l’enfant apprenait à tester la résistance de l’adulte, ils ne s’en sortaient pas trop mal ensemble. Maxime avait appris à respecter ce géant qui avait débarqué dans sa vie et qui reprenait son rôle d’homme de la maison, et Néron avait compris qu’il n’était aussi incapable qu’il l’eût cru de prime abord : père et fils s’adoraient sans compter, et même s’ils avaient encore du mal à le faire comprendre à l’autre, ils survivaient main dans la main.
La jeune maîtresse le regarda, légèrement inquiète, avant que ses yeux ne reviennent guetter sa montre à son poignet.
« Il va venir. » assura Maxime, regardant fixement à travers le portillon la rue agitée qui tourbillonnait sans se rendre compte de l’angoisse qui montait dans le petit être toujours aussi rigide. « Je vais l’appeler. Ne bouge pas d’ici, c’est compris ? »
Maxime ne répondit pas, mais étant donné que le portillon était fermé à clé, il ne pouvait pas aller bien loin, alors après un dernier coup d’œil, la jeune femme s’engouffra à l’intérieur, refermant la porte derrière elle pour ne pas laisser entrer le froid de ce mois de novembre. Novembre, oui. Bientôt, ce serait Noël, et Maxime savait déjà ce qu’il demanderait dans sa lettre au Père Noël. Tonton Eddy lui avait déjà demandé, se doutant probablement que l’enfant réclamerait sa mère et que la seule vue de cette lettre enfantine briserait le cœur de Néron, mais l’enfant l’avait étonné : il n’avait pas été question d’Ellen. A aucun moment, comme si déjà l’enfant sentait que sa demande ne serait pas exaucée… Premier Noël entre le père et le fils, tous les deux en tête-à-tête… Etrangement, Maxime semblait parfaitement serein : mais quand on admettait qu’un homme obèse pouvait passer à travers leur cheminée ridicule et y déposer toute une floppée de jouets, on admettait qu’un Noël en tête-à-tête avec Néron n’était pas si terrible que cela à passer. On admettait beaucoup de choses à cet âge-là de toute façon.
Une silhouette masculine se démarqua soudain de la foule présente dans la ruelle commerçante un peu plus loin et Maxime se redressa, plein d’espoir… avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de Néron. Il eut un léger froncement de sourcil et se mordilla la lèvre inférieure.
Néron allait forcément venir. Il devait venir. Son seul univers se résumait à ce grand homme souvent perdu, parfois souriant, à jamais marqué par le passé… Certes, parfois Néron était froid, parfois il n’écoutait pas les monologues du bambin et bien souvent, il semblait ne pas savoir quoi faire de Maxime, mais le gamin ne voyait que par lui. Peu lui importait de déménager, de quitter sa chambre, ses amis et son école. Il s’en moquait éperdument, à partir du moment où il se rendait dans le même endroit que Néron. Troubles névrotiques dû à la disparition de sa mère, avait statué le psychologue pour enfant que Néron l’avait envoyé voir, pensant que la perte d’Ellen devait être trop difficile à supporter pour Maxime, et redoutant de plus en plus ses crises de larmes en pleine nuit. Le gamin jouerait encore quelques temps au koala, avait-il assuré au père inquiet, rien de bien méchant, et quand enfin la relation de confiance serait tout à fait en place, il commencerait à se détacher de Néron, tout doucement. Il fallait laisser le temps faire.
La porte d’entrée de l’école s’ouvrit et la maîtresse en ressortit, l’air encore plus préoccupé, même si Maxime n’avait même pas tourné son visage vers elle.
« Cela ne répond pas chez toi. »
Il fronça un peu plus les sourcils, refusant d’entendre cela. Et quand la jeune femme vint poser sa main sur son épaule pour l’inciter à rentrer, il regarda une dernière fois la rue et répéta, buté :
« Il va venir. » « Oui mon chéri, mais on va l’attendre à l’intérieur, il y fait plus chaud. Tu n’as pas froid ici ? » « Il a dit qu’il serait toujours avec moi. » « Ah oui ? » demanda la jeune femme, qui ne connaissait rien de l’histoire des deux gaillards Erisson. « Oui, il l’a promis. Alors il va venir, tu comprends ? Il peut pas… pas venir. » affirma-t-il d’un air sérieux.
Elle le poussa doucement à l’intérieur et referma, avant de frotter ses mains l’une contre l’autre et s’accroupir devant le petit pour commencer à défaire sa veste.
« Evidemment qu’il va venir. Il a dû avoir un empêchement, cela arrive. Ne t’inquiète pas, je te garde avec moi jusqu’à ce qu’il soit là. Je ne bouge pas. »
Maxime la laissa lui retirer sa veste et la déposer sur le petit porte-manteau où s’affichait son nom au-dessus, et se crispa soudain quand elle voulut lui enlever ses chaussures.
« Non, je les garde ! Il va arriver !! » « Maxime, tu sais qu’il faut mettre les chaussons à l’intérieur. Tout va bien aller, c’est juste l’histoire de quelques minutes j’en suis sûre. » « NON ! »
Néron n’était toujours pas là, et l’angoisse commençait à monter chez l’enfant. Pas de cette angoisse classique qu’on décelait chez tous les enfants de cet âge quand leurs parents quittaient l’école en les laissant pour la journée : celle-ci était née d’une blessure profonde qui refusait de se refermer. Une blessure que sa mère lui avait laissée en le quittant sans un mot, sans un regard. Pas même un baiser d’au revoir. Il était avec elle, dans ses bras, et l’instant d’après elle avait fait demi-tour et avait quitté sa vie. D’un claquement de doigt.
« Il va arriver !!! » cria-t-il, de plus en plus déstabilisé. « Oui, Maxime, calme-toi, je… » « NON ! »
Ellen n’avait jamais rien promis, jamais rien dit, et si peu partagé avec son enfant finalement. Mais Néron lui avait répété à plusieurs reprises qu’il serait toujours là pour lui : telles des lettres de feu, chacun de ses mots était inscrit dans la mémoire du gamin qui n’en démordrait pas. Il s’y accrochait fermement parce que dans ce monde d’adultes qu’il ne comprenait pas et où il était totalement impuissant, Néron était la seule référence qu’il aurait jamais.
« Il a promis !! » « Oui mon chéri, mais il va… »
Il s’enfuit sans demander son reste, abandonnant sa veste à la maîtresse pendant qu’il courait jusqu’à la salle d’eau se trouver un refuge. N’importe quoi, n’importe quel endroit susceptible de le protéger de ce qui se répétait. De cette atroce impression d’être à nouveau seul. Le temps qu’il y arrive, il haletait, la poitrine compressée dans un étau impossible et douloureux. Il respirait à toute vitesse, incapable de se calmer. L’image d’Ellen repassait en boucle, celle de Néron qui lui tenait sa main blessée et qui lui disait qu’il serait toujours là pour lui. Non, il avait dit « toujours toujours ». Il l’avait dit. Il avait promis.
Le gamin trébucha sur les carreaux et une fois au sol, il alla se recroqueviller dans un coin de la salle d’eau : son petit corps tout entier tremblait de peur et d’angoisse, dans l’incapacité de calmer la crise de panique qui montait et engloutissait le peu de raison qu’il avait réussi à garder. Il n’était qu’un gosse et c’était déjà trop pour lui d’admettre que sa mère ne reviendrait pas. Pas parce qu’elle était décédée mais parce qu’elle ne voulait pas de lui.
Ses yeux fixés droit devant lui, il plaqua le dos contre le mur froid, n’entendant déjà plus les cris de la maîtresse qui lui demandait de se calmer. Il n’arrivait plus à respirer calmement, son cœur battait à toute vitesse, menaçant de bondir hors de sa poitrine, et sa tête tournait tellement vite qu’il n’arrivait même plus à accrocher un point de vision pour s’y maintenir.
« IL VA ARRIVER ! » hurla l’enfant en proie à une terreur sans nom.
Tout son corps était en alerte maximum, comme s’il savait d’emblée qu’il ne supporterait pas une vie sans Néron. Une vie sans son papa, tout simplement. Il sentit vaguement quelque chose de liquide et froid couler sur ses joues, mais ses mains tremblaient trop pour qu’il pense seulement à aller voir de quoi il s’agissait.
« …là ! » « …crise de panique… » « …. Poussez-vous bon sang… »
Deux grandes mains chaudes se posèrent sur ses joues et on obligea son visage à se relever pour que le regard clair de Néron se pose dans le sien : un regard d’un calme mortel, qui exigeait de son fils qu’il lui obéisse et plie à sa volonté. Mais l’enfant ne le voyait pas, noyé dans son cauchemar, absorbé par sa peur…
« Maxime, écoute-moi. Respire. Tout va bien aller fiston. Allez, inspire, expire… »
Ses yeux regardaient dans le vague et son petit corps était secoué de terribles spasmes dû à sa respiration de plus en plus saccadée.
« MAXIME ECOUTE-MOI ! »
Ce fut comparable au grondement d’un fauve qui défendait sa portée, et le gamin tressaillit violemment, avant de se mettre soudain à cligner des yeux, essayant de reprendre contact avec la réalité.
« Voilà. Ecoute-moi Maxime, suis ma voix. Inspire, expire. Tu peux le faire bonhomme. Allez… Inspire, expire… »
Ce fut imperceptible mais le gamin commença à suivre la voix de son père, et lentement, la crise reflua, emportant peur, angoisse et cauchemar. Ne laissant qu’un môme épuisé dans les bras de son père qui était enfin arrivé… Enfin…
« C’est bien bonhomme. Tu vois, tout va bien. »
Les grands yeux noisette de l’enfant aperçurent enfin son père, et il fronça les sourcils, épuisé après sa crise.
« T’as promis… T’as promis.. » « Il n’a cessé de répéter cela en boucle, que vous lui aviez promis quelque chose. »
Néron ne releva même pas la tête pour regarder la jeune maîtresse derrière lui, ne voyant que son fils qu’il couvait d’un regard avide et féroce. On aurait dit un prédateur qui venait enfin de retrouver son petit, et lui-même tremblait devant la brutalité de la crise qui avait secoué Maxime. Ce n’était pas la première, ni probablement la dernière, mais son cœur se serrait à l’idée qu’il était à l’origine de celle-ci.
« Oui, je t’ai promis de rester toujours à tes côtés. Tu t’en ai souvenu bonhomme ? »
Maxime hocha la tête et quand enfin les grandes mains de Néron lâchèrent son visage, il tendit les bras et s’accrocha à son cou. Il n’en fallut pas plus pour que l’ex-militaire l’attrape dans ses bras et le soulève, le gardant contre lui. La maîtresse lui donna le manteau du petit, et après quelques excuses rapides, ils ressortirent tous deux, laissant la jeune femme assez chamboulée derrière eux. Peu leur importait : elle ne comprendrait jamais ce lien qu’il y avait entre eux. Qui pourrait bien le comprendre ? Le départ d’Ellen les avait détruit tous les deux et ensemble, ils essayaient de panser leurs blessures.
« Papa… ? » finit par hoqueter le petit, après quelques minutes de marche. « Oui ? » demanda Néron de sa voix grave. « Moi aussi je te promets. » « Promettre quoi bonhomme ? » « De jamais te quitter. D’être toujours là. Je promets. »
La gorge nouée, Néron serra un peu plus fort son fils contre lui. Ils étaient une famille hors norme, mais ils s’aimaient à la folie tous les deux.
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Dim 31 Jan - 0:25 | |
| Néron juste derrière lui, lui tenant les deux mains, il avançait tout doucement sur la glace, regardant ses pieds avec un sérieux qui frôlait le ridicule, mais le tableau que père et fils formait était adorable. L’adulte n’aurait jamais laissé tomber l’enfant et le gamin s’accrochait à lui avec force tout en essayant de patiner par lui-même : si quelque fois il dérapait, Néron le rattrapait aussitôt en le soulevant légèrement du sol, le remettant sur ses deux jambes, et l’enfant éclatait alors de rire, ravi de voir que malgré tout, il tenait toujours debout. Ils y allaient tout doucement certes, mais les progrès de Maxime étaient sensibles et c’est ainsi qu’au bout d’un petit quart d’heure, il put lâcher l’enfant qui fit quelques mètres tout seul, se tenant fièrement sur ses deux patins. Il avança d’une manière assez rigide jusqu’à Freeman qui tentait vainement de s’accrocher au rebord de la patinoire et semblait avoir un mal fou à se tenir, ses patins partant dans tous les sens à chaque fois qu’il tentait de se remettre en position droite. Maxime s’arrêta à ses côtés et le regarda faire d’un air sceptique, avant de relever son petit minois vers lui :
« T’es nul Tonton Eddy. » déclara-t-il avec une franchise désarmante, comme seuls les enfants savent en faire preuve.
A ses côtés, Néron s’était approché et il éclata d’un rire franc et massif en entendant son fils, qui se tourna aussitôt vers lui en souriant :
« Tu devrais lui apprendre Papa ! » « C’est bien trop amusant de le voir s’échiner à tenter de rester debout. » ricana Néron sous le regard noir d’Edwin qui sentait que s’il lâchait le rebord, il allait atterrir le cul sur la glace et le regretterait amèrement. « Regarde Tonton, faut faire comme ça… »
Maxime s’approcha de lui, compatissant, et tenta de l’aider en lui montrant les gestes appropriés : mais visiblement, la glace n’était pas l’élément naturel pour Edwin, car ce dernier regarda son filleul de cœur comme s’il lui parlait chinois, avant de secouer énergiquement la tête. Non il ne bougerait pas d’ici, hors de question ! Il gagnerait soit un coccyx cassé, soit une honte monumentale ! L’enfant finit par se décourager et il lança un regard dépité à son père :
« Il ne veut vraiment pas. » « Non bonhomme, tonton Eddy peut être très têtu. » « Tant pis j’y vais tout seul alors ! » s’exclama le gamin qui s’élança.
S’élancer était un grand mot, parce que ce fut brinquebalant et peu assuré, mais il avança tout de même sous le regard inquiet de son père qui voulut aller l’aider… avant qu’il ne se rende compte que Maxime se débrouillait plutôt très bien tout seul. Même Edwin le regardait, impressionné qu’un petit bonhomme haut comme trois pommes soit plus doué que lui sur la glace.
Maxime réussit ainsi à rejoindre l’autre bout de la patinoire, fier comme un paon, et une fois au bord, il se retourna et adressa un grand signe de la main aux deux adultes. Edwin ne put s’empêcher de répliquer :
« Il est doué ton fils. »
Et malgré lui, il sourit en voyant la fierté qui illuminait le visage de Néron.
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Lun 1 Fév - 23:05 | |
| Maxime était presque debout sur la chaise et se tordait quasiment le cou pour arriver à voir ce que Edwin écrivait : il y prêtait toute son attention, conscient que la moindre faute de la part de son oncle de cœur conduirait à une catastrophe en chaîne qui anéantirait totalement son objectif final. En gros, son avenir tout entier tenait aux capacités orthographiques d’Edwin Freeman.
Il pencha un peu plus la tête, fronça les sourcils et tira la langue pour la passer sur le côté de sa bouche, dubitatif.
« T’es sûr ? »
Edwin releva la tête et regarda son accolyte avec un air offensé.
« Evidemment ! »
Les deux gaillards se jaugèrent du regard : Maxime du haut de ses 6 ans et Edwin du haut de son diplôme en biochimie qui n’admettait aucune contestation. Un véritable bras de fer visuel avant que l’enfant ne finisse par hausser les épaules et ramener son attention sur la feuille blanche posée sur la table. Les quelques gribouillis informes témoignaient d’une tentative d’écriture de la part du scientifique et visiblement, seul Maxime était capable de le déchiffrer. Néron avait toujours clamé haut et fort que Maxime pratiquerait le Edwinien en deuxième langue vivante. En tout cas, il pratiquait l’écrit avec assiduité, surtout quand il s’agissait d’un sujet aussi sensible.
« Moi j’aurai mis un e. »
Edwin secoua vigoureusement la tête, réfutant l’argument comme s’ils dressaient ensemble un plan d’attaque chronométré et détaillé avec soin. C’était là une affaire d’hommes, à n’en pas douter.
« Y a pas de e à camion. » « T’es sûr ? » demanda de nouveau le gamin en relevant la tête.
Leur petit manège durait depuis plus d’une demi-heure, mais aucun ne s’en lassait : il y avait trop en jeu pour qu’ils se permettent de divaguer et abandonner. En tout cas, il en allait de sa vie pour Maxime : Edwin était légèrement plus détendu face à la situation, mais il savait qu’il ne pouvait tout de même pas se permettre le moindre faux pas. Surtout pour son filleul de cœur.
« Sûr de chez sûr. Bon et après ? » « Après, tu mets que j’aime beaucoup Papa et que j’ai été très sage. »
Edwin prit tout de même le temps de hausser un sourcil et de jauger le môme du regard, visiblement peu crédule. Ce à quoi Maxime répondit par un grand sourire :
« J’aime beaucoup beaucoup beaucoup Papa, j’te jure ! » « Hum… C’est pas là-dessus que j’ai des doutes. »
Malgré lui, l’enfant rit doucement, amusé plus qu’autre chose d’avoir été pris la main dans le sac, et il pencha la tête de côté en souriant de ce sourire de mioche qui croque la vie à pleines dents. Un sourire légèrement édenté dû à la perte de sa première dent de lait, qui avait sans doute causé la plus grande frayeur de sa vie audit Tonton Eddy…
« Alors mets que j’ai été un peu sage. » « Seulement un peu ? » « Il en saura rien. »
Ils n’avaient pas entendu la porte d’entrée mais pourtant, pas un seul d’entre eux ne sursauta quand la voix intriguée de Néron, qui rentrait à peine, demanda depuis le couloir :
« Qui n’en saura rien ? »
Maxime et Edwin gardèrent leur attention concentrée sur la lettre qu’ils écrivaient à deux cerveaux et quatre mains, et ensemble ils répondirent :
« Le Père-Noël pardi ! »
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Sujet: Re: Maxime Erisson - Souvenirs Jeu 4 Fév - 20:14 | |
| La forme était recroquevillée au sol et le gros Johnny se tenait devant elle, éclatant d’un rire gras et insipide qui reflétait toute la bêtise dont il était capable. Et Dieu savait que cela représentait une quantité assez importante, alors Maxime ne réfléchit même pas. Il retroussa ses manches en regardant l’olibrius avec férocité, se répétant en mantra qu’il devait être aussi fort que son père, qu’il ne pouvait pas laisser une telle injustice se produire. Pas quand il pouvait y faire quelque chose.
Il prit son élan mais cela fut bénéfique : attrapant Johnny par la taille, il le décala violemment sur le côté, l’obligeant à lâcher sa ‘proie’ du moment. Son élan et sa colère étaient tels qu’ils tombèrent tous deux au sol et si Maxime sentit clairement son coude érafler durement le sol, il tint bon et ne lâcha pas le petit caïd de la cour de récréation. Comprenant qu’il avait affaire à un teigneux, Johnny se mit à crier comme une fille, se démenant comme un beau diable mais ne réussissant pas à lui faire lâcher prise.
« Dégage…. Erisson… Fous-moi…. La paix… » « Non, pas tant que tu ne lui foutras pas la paix ! »
Cela dura trois bonnes minutes avant que la maîtresse n’intervienne, et quand enfin elle les sépara, Maxime se reprit debout à toute vitesse et vint se positionner devant le gamin au sol, tendant les bras de chaque côté.
« J’veux plus qu’il l’ennuie !!! » cria-t-il avec une véhémence qui fit vite comprendre à l’adulte quel rôle il avait joué dans cette bagarre.
Faisant les gros yeux au petit Johnny, elle l’emmena au coin pendant que Maxime se retournait et dardait un sourire extrêmement fier de lui sur le jeune Thomas au sol. Il posa ses poings sur ses hanches, encore plus fier qu’un paon, et déclara :
« Maintenant t’es tranquille, je te jure. Et s’il revient, je lui fais manger ses dents ! »
Il rit d’une joie pure et communicative d’enfant qui avait réussi à vaincre le méchant dragon de l’histoire, avant de se mettre accroupi devant Thomas qui n’avait pas bougé. Il pencha la tête sur le côté, riant toujours autant, et lui tendit sa main :
« Viens, on va jouer au ballon les deux. »
Mais Thomas secoua négativement la tête et refusa de bouger, restant tapi sur lui-même. Pas étonnant vu son statut dans la classe : le souffre-douleur n’avait jamais le poste enviable, et Thomas avait bien trop l’habitude d’être laissé de côté pour ne pas considérer cette soudaine offre comme un piège. Mais la petite main resta tendue alors que Maxime répétait :
« Je te guiderai. »
Nouveau refus du garçonnet. Alors le sourire de Maxime s’effrita légèrement et il vint s’asseoir à côté de lui, dos contre le mur, avant de passer dans un geste purement complice son bras autour des épaules de Thomas. Et comme deux vieux amis qui se racontent leur dernière bêtise et s’en amusent, il le secoua doucement.
« Plus personne t’embêtera, je te le promets. » « Tu dis ça mais dès qu’ils riront, tu te moqueras toi aussi. »
Maxime haussa un sourcil offensé avant de secouer vigoureusement la tête, comme choqué qu’on puisse remettre sa parole en doute.
« Alors t’auras le droit de me taper ! » « Hein ? » « Ouais, si je me moque de toi, t’auras le droit de me taper. Je dirai rien. »
A leur âge, un droit pareil relevait de la folie pure, et Thomas sentit son cœur se gonfler d’espoir.
« Mais pourquoi tu veux être mon ami ? » demanda-t-il, n’osant pas y croire. « Parce que t’en n’as pas, et que c’est obligatoire. Mon papa, il a tonton Eddy, alors toi, tu m’auras moi. Tu vas voir, on va bien s’amuser. »
Logique purement enfantine… Mais cette logique tint pendant les 8 années qui suivirent… et tient encore.
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