Sujet: boulevard of broken dreams {edwin Mar 25 Aoû - 14:25
Boulevard of broken dreams
river feat. edwin
Chasing you it's the only thing I want to do. But now I'm facing you what the hell am I supposed to do ? ΔCapital Cities Δ702 words
Le malheur s'acharnait, cognant non seulement à sa porte mais aussi son esprit. C'était atroce. C'était impensable. C'était impossible. Pas ici. Pas une nouvelle fois. Pas encore. Pendant presque dix ans elle avait été tranquille, presque sereine, bien. Et voilà deux fois qu'elle le croisait en moins d'un mois. Une mauvaise blague. Une hallucination. Un mauvais trip; il ne pouvait en être autrement. Tout d'abord il y avait eu ce jour à quelques semaines de cela, la déboussolant complètement, surprise. Elle n'avait pas cherché à bouger, bien trop perturbée par ce visage familier qui avait pourtant cessé de la hanter. Qu'aurait-elle fait après tout ? Mais dorénavant, malgré que la situation actuelle agisse tout autant comme une douche froide, c'était différent. Certes, elle n'y avait pas cru. Ni la première fois, ni la seconde qui se présentait là. Mais l'évidence était à ses yeux, allant de paire avec cette boule coincée dans son estomac. Et face à cela, elle ne pouvait que se rendre compte qu'elle n'avait pas rêvé, à son plus grand désespoir. Que oui, il était bien là, à quelques pas d'elle. Qu'il ne semblait pas l'avoir vu alors qu'elle aurait tant aimé ne jamais le revoir. Qu'elle aurait préféré qu'il se fonde dans la masse tout comme elle le faisait depuis des années; disparaître aux yeux des autres. Mais non, la vie n'était pas si simple; cela aurait été bien trop beau sinon.
Si tout était facile et sans blessures, alors elle n'aurait pas été là à se tâter sur quoi faire. Elle serait juste aller lui parler comme si de rien n'était; comme de bons amis. Mais ils ne l'étaient pas, amis. Loin de là. Alors elle l'observait juste, non pas tétanisée, mais remplie de douloureux souvenirs. Par le sentiment d'abandon. Par la rage. Par le mal. & peut-être aussi le dégoût de son passé. Il n'y avait pas cette sensation que le temps s'arrête; il y avait juste le son des gens qui parlent autour. Ces personnes si bruyantes et qui pourtant semblaient moins exister que le silencieux non si loin de cela. Focalisation. Elle en oubliait même la raison de sa venue ici. Oh, mais oui; elle habitait près d'ici. Mais pas lui. Pas lui. Si ? Elle ne devait pas y penser; c'était un hasard qui ne reproduira pas. Ne se reproduira plus. Et s'il ne se reproduisait vraiment plus ? Ce serait tant mieux. Tant mieux ? Son apparition avait juste ouvert violemment une plaie béante qu'elle avait pensé avoir enterré. Alors même si elle ne le revoyait plus, ça n'irait pas mieux. Peut-être pendant un mois ou deux, si ce n'est un an ou plusieurs années. Une fois de plus, sa présence la briser. Plus doucement, certes, mais cette fois-ci le résultat ne pouvait pas être bon. Ça ne marchait pas comme ça. Tu devais lui dire. Tu devais lui dire à quel point tu le hais.
Alors sans vraiment réfléchir, elle se rapprocha avec de grandes enjambées, déterminée. Elle n'allait pas laisser cette chance lui filer entre les mains, pas alors qu'il à ses yeux l'enfer incarné. Au diable les autres. Au diable ces passants qui seraient spectateur de ce spectacle en plein air. Sa voix se lève, sans hésitation. Elle l'interpelle à plein poumon. Edwin Freeman ! Ce n'était pas une question. Le doute n'existait plus. La certitude n'avait pas à être remise en question. Elle en était persuadée. Elle y croyait, désormais. Elle savait que c'était lui, ce sale traître qui l'avait laissé seule dans l'horrible situation qu'il avait lui-même provoqué. Une enflure de la pire espèce. Une ordure. Et là, elle voulait juste qu'il la regarde. Qu'il se sente couple. Mais de quoi ? Sa vie allait beaucoup mieux depuis l'absence du manque. Qu'importe. Elle voulait qu'il lise la rage dans ses yeux. Qu'il sache qu'elle n'avait pas oublié et que – diable ! – elle désirait juste lui cracher au visage d'une manière imagée et littérale. Mais elle se retient, car si elle le faisait maintenant, elle allait louper l'expression sur son visage. Son expression qu'elle espérait intérieurement être du malaise et qui sait, peut-être saupoudré de regret. Parce que la seule chose que River regrettait, c'était de l'avoir rencontré.
SOS : 1242 ÂGE : quarante-deux printemps CÉLÉBRITÉ : edward cute norton NATURE : mutant (organique) EMPLOI : ancien généticien et assistant principal pour le projet nine-thirty; ancien superviseur de l'ASG; ancien bras droit de docanov, nouvel allié fidèle à marshall, chef des rebelles POUVOIR(S) : berserker - edwin peut se changer en ours, en sanglier, en loup, ou en un monstrueux et dangereux mélange de ces trois mammifères. lors de ses transformations, cet homme d'ordinaire assez doux, n'est plus que rage, furie et violence
Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mar 25 Aoû - 15:34
what's fucked up and everything's alright
La rue, si large, si pleine ; et pourtant il est là, immobile, dos au mur. Une statue de pierre, de bronze, usée par le temps et en proie aux vents et aux intempéries qui s'abattent avec une violence non feinte sur son pauvre corps si fragile. Son corps d'humain. Entre ses doigts, son portable ; entre ses lèvres, une cigarette se consumant doucement ; entre ses mâchoires serrées, de la colère. Ses yeux sont rivés sur l'écran du téléphone, sur le SMS qu'il est en train de composer. Des ordres. Encore des ordres. À peine sorti de chez lui, à peine le seuil franchit que déjà, son esprit lui demande un peu de répit. Sourcils froncés, la mine défaite, soucieuse, haineuse. Si vous n'êtes pas foutus de l'attraper, vous savez ce qui vous attend. Des menaces. De la violence ; trop peut-être. Il n'est pas comme ça, Edwin. Il n'a jamais été comme ça. Oh, bien sûr, il donnait du poing, quand il était gosse, mais ce n'était que de vilains jeux. Un besoin de rébellion. Une envie d'indépendance. Du temps où la blouse blanche était son unique arme, il aurait été jusqu') se dire pacifique. Il jouait avec les mots, il jouait avec les molécules. Il laissait les armes aux autres et ses jointures écorchées par la vie dans ses poches. Il condamnait la torture, ne pardonnait pas le meurtre. Aujourd’hui, il en était complice. Complice et auteur.
Il soupire, glisse le portable dans son blouson, referme la poche, se laisse basculer en arrière pour que son dos puisse se reposer contre le mur. Il respire. Doucement. La nicotine s'infiltre dans ses poumons pour les réduire à néant. Il nargue le cancer au fond. Cette saloperie qui a détruit sa vie. Qui a détruit sa mort, aussi. La fumée pâle se perd dans la pollution ambiante. Il laisse son regard dériver sur les passants qui se hâtent autour de lui. Combien d'entre eux sont des mutants ? Qui sait s'il n'y en a pas un, là, qui lui fait face. Il soupire. N'est-il pas l'un d'eux ? Il secoue vaguement la tête, chasse ces pensées de sa tête. Pas le temps de réfléchir, pas le temps de vivre. Déjà le travail l'appelle. Il jette le mégot à terre et l'écrase sous son pied ; il se décolle de son support avec regret et disparaît dans la foule avec souplesse, une ombre parmi d'autres ; un mort-vivant comme il y en a tant. Le rideau se baisse, fin de la pièce.
Edwin Freeman. Cela résonne à ses oreilles comme un coup de feu s'élevant dans la rue. Une balle qui siffle en passant près de sa tête. Il s'arrête. Quelques passants réagissent, tourne le regard, mais bien vite se désintéressent. Le bruit de D.C est si grand, qu'une interpellation dans la rue devient tristement banale. Il redresse le visage. La voix ne provient pas d'en face. En s'arrêtant ainsi, au milieu du flot continu, il force les passants à le contourner. Pourtant, pourtant, il sent que quelqu'un se dirige droit vers lui. Un pas décidé, remonté, à contre-courant ; étrange manège que voilà. Une personne qui se dirige droit sur lui, Edwin Freeman. Il se retourne, fait volte-face, vivement, presque violemment. Il cherche du regard, pas longtemps ; une tête pâle, une chevelure blonde s'agite dans la foule, droit devant lui. Ses yeux descendent le long de ce visage poupin. Son regard assombrit s'arrête quand il rencontre celui de la femme et ; voilà, il ne la reconnaît pas. Il ne la voit pas. À l'incompréhension, succède le doute, l'effort de mémoire. Les images se succèdent dans son esprit, les visages aussi. Il pince les lèvres. Rien ne vient ; pourtant, il la connaît, il en est certain. Mais ses souvenirs sont une peinture à l'aquarelle laissée sous la pluie. Elle arrive à sa hauteur. Son parfum, ses yeux clairs, perçants. En colère. Pour un peu, il reculerait. Elle a cet air blessé qu'une femme trahie cherche à dissimuler. Et il n'y en a qu'une. Une seule qu'il a contrarié ainsi. Une seule femme dont il a écorché, entaillé, insulté et poignardé le pauvre cœur. Illumination, son regard s'éclaircit. À son visage de femme se superpose celui d'une gamine, d'une junkie, d'une prostituée.
River. Ses lèvres s’entrouvrent, soufflant ce prénom presque indépendamment de sa volonté. Elle est belle. Comment dire ? Métamorphosée. Transformée. Sans même admirer ses formes ou la marque de ses vêtements, il le sait. Le devine. Elle est belle. Elle est là. Elle est juste sublime. Tu as changé. Sa voix tremblerait presque. Et pourtant déjà, elle se voile de regrets. Tu as changé et je n'étais pas là pour le voir. Il serre son poing, inconsciemment. Il se prépare à affronter la tempête. Une tornade déchaînée. Un mélange confus de sentiments lui saute à la gorge. Le bouffent. Son rythme cardiaque s'accélère, mais il garde le contrôle. Il est comme hypnotisé par ce regard qui a su révéler sa plus grande faiblesse : avoir encore un cœur, après toutes ces années.
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mar 25 Aoû - 17:51
Boulevard of broken dreams
river feat. edwin
Chasing you it's the only thing I want to do. But now I'm facing you what the hell am I supposed to do ? ΔCapital Cities Δ810 words
Parfois, il semble disparaître derrière les personnes qui se placent entre vous. Pourtant, ses yeux ne peuvent quitter l'endroit où elle l'aperçu s'arrêter. Loin des yeux, loin du cœur, et pourtant si proche l'un de l'autre en cet instant précis. Elle le voit de nouveau, comme si le monde avait compris qu'actuellement, il ne fallait probablement pas se mettre entre eux deux. Bien sûr, ce n'est qu'en réalité le fruit du hasard. Mais c'est un plaisant hasard que de le voir se retourner, la chercher avant que son regard ne se pose enfin sur elle. C'est un plaisant sentiment que de se savoir vu. Il sait qu'elle est là. Elle en est persuadée. Mais plus elle se rapproche et plus le doute s’immisce en elle. Il a ce regard que les gens ont quand on ne sait plus qui on a en face de soi. Alors l'idée que ce ne soit pas lui commence à germer dans son esprit, bien vite noyé par le fait qu'il s'est quand même retourné à ce nom, son nom. Alors elle ne ralenti pas. Ce n'est plus qu'à quelques pas. Trois enjambées. Il a ce regard qui signifie qu'il ne sait pas qui elle est. Deux enjambées. Il a ce regard qui signifie qu'il l'a oublié. Une enjambée. Elle ne peut décidément plus lui pardonner. Elle est arrivée face à lui, désormais. Elle et son expression presque désespérée. Elle et son regard trempé d’incompréhension et de dégoût. Elle veut lui demander si c'est une blague; s'il est encore plus pourri qu'elle ne le croyait. Pourtant, elle ne le fait pas. Son regard a changé, la petite lumière s'allumant au fond de ses yeux. Désormais, il sait vraiment. Elle le sait car elle l'entend prononcer son nom, malgré le bruit qu'il y a autour d'eux. Elle se mord la lèvre inférieure, attendant la suite. Cela ne peut pas être uniquement composée de son prénom; elle attend des excuses. Elle les mérite. Il les lui doit. Mais la phrase qui sort de sa bouche n'en est pas, absolument pas. Alors son visage se décompose presque, la rancœur serrant son cœur. Maintenant, elle se fiche bien de ce qu'il pourra lui dire. Il vient d'échouer; échouer à quoi ? Même elle ne le sait pas, mais elle ne le laissera pas passer comme cela. & ses yeux sont plantés dans son regard.
Tout est clair dans son esprit. Maîtresse de ses actes, elle lève consciemment sa main afin de la faire rencontrer brutalement avec la joue d'Edwin. Elle se fiche des quelques regards qui se posent sur eux. Elle se fiche s'il n'a rien ressenti ou si elle aura mal plus tard, car ça lui fait du bien. La parole ne tarde pas à suivre l'acte. Ça, c'est pour tout ce que tu m'as fais. Il y a ce venin qui résonne dans ses mots. Il y a ce petit tremblement qui peut s'entendre, faisant écho à son énervement. Elle ne l'a jamais haïs autant. Sa main a presque envie de rencontrer à nouveau cette joue qui la dégoûte comme ce visage, comme cette personne. Mais elle se retient. Plus tard, peut-être. Plus tard, sûrement. Là, elle a juste le cœur qui tambourine, le sang qui tourne bien trop vite dans ses veines. Elle aurait presque besoin de hurler au monde entier tout ce qu'elle a sur le cœur. Elle aurait presque besoin de lui crier que ce n'est qu'une ordure qui n'a pas d'amour propre, ô combien il est sale. Se retenir. S'énerver ainsi n'est pas point, elle le sait, parce que cela pourrait lui redonner inconsciemment envie de sombrer, ce qu'elle refuse désormais. Elle a mûri, mais pas pour lui.
Elle inspire profondément, la visage toujours crispé dans cette moue qui traduisait son animosité. Sans vraiment s'en rendre compte, ses yeux piquaient, à peine humidifiés. Non, elle ne pleurait pas, mais le poids de toute cette douleur sur ses épaules jouait grandement sur son état. Elle ne voulait pas lui laisser de répits. Elle avait déjà attendu bien trop longtemps pour cela; quitte à souffrir de cette rencontre, autant être deux. Dans son regard, dans sa voix, il y a cette amertume mêlé à tous les sentiments négatifs qui passaient dans son esprit ; Qu'est-ce que tu pensais, hein ? Que ça suffirait ? Elle cracherait presque ses mots. Il se moque ouvertement d'elle, avec sa stupide remarque sur son changement. C'était évident après tout. C'était évident quand neuf ans elle allait changer. Neuf ans sans nouvelles, recollant les morceaux d'un univers détruit. Neuf ans à haïr, puis à oublier. Et un mois suffisant à rallumer la haine. Ce n'était pas suffisant. Pas après neuf ans. Pas après ce qu'il avait fait. Ce ne sera jamais suffisant. Peu importe ce qu'il pouvait faire, peu importe ce qu'il pourrait dire. Elle avait toujours le point au cœur.
SOS : 1242 ÂGE : quarante-deux printemps CÉLÉBRITÉ : edward cute norton NATURE : mutant (organique) EMPLOI : ancien généticien et assistant principal pour le projet nine-thirty; ancien superviseur de l'ASG; ancien bras droit de docanov, nouvel allié fidèle à marshall, chef des rebelles POUVOIR(S) : berserker - edwin peut se changer en ours, en sanglier, en loup, ou en un monstrueux et dangereux mélange de ces trois mammifères. lors de ses transformations, cet homme d'ordinaire assez doux, n'est plus que rage, furie et violence
Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mar 25 Aoû - 18:35
what's fucked up and everything's alright
Elle n'est qu'un fantôme. Elle est sortie de sa vie. Elle a disparu de la circulation. Elle n'est rien, absolument rien pour lui. Plus qu'un vague souvenir, une place laissée vide dans son lit depuis des années ; remplacée maintes et maintes fois et pourtant jamais autant, jamais entièrement. Il la dévisage comme on regarde une vieille photo. Partagé entre la nostalgie d'un temps passé et l'indifférence du présent. Pourtant, à l'intérieur, au fond de son cœur, c'est tellement plus. C'est la peur qui revient ; pas celle qui vous noue les tripes, celle, plus humaine, de faire souffrir. Le manège recommence. Et la voilà propulsée malgré elle dans la nouvelle vie de Freeman. Une vie de mensonges, de violence. C'est peut-être pour cela qu'il reste stoïque. Pour la préserver de lui-même. Menteur. Ou peut-être n'est-ce que pour se préserver, lui ? Mais pourquoi reste-t-il au fond. Il pourrait l'arrêter, cette main qui se lève face à lui. D'un simple geste, la stopper nette. Il pourrait tourner les talons et partir, aussi. Mais il reste. Il reste, honteux et misérable petit homme. Il reste parce qu'il mérite ce qui va suivre. Quoique, mérite-t-il vraiment tant de peine, pour avoir fait acte de bonté ?
Il n'est qu'un vulgaire spectateur de ce qui suit. La main de la douce blonde s'abat avec fracas sur sa joue. Sa tête accompagne le mouvement et le voilà qui, d'un regard en coin, fixe le sol. Les passants ralentissent. Certains ricanent, croyant a une querelle de couple. Il ne les entend pas. Il focalise son esprit sur autre chose. Sur elle. Sur sa voix qui s'abat sur lui ; le sang bat à ses tempes, il redresse lentement le visage, une joue devenue plus colorée que l'autre. Et son regard se plante une nouvelle fois dans celui de celle qui fut le résultat de son plus grand acte de lâcheté. Le fruit de son égoïsme. Il prend la peine de réfléchir et garde les lèvres scellées. Tout ce qu'il lui a fait. Elle le méritait. Elle méritait mieux que ce qu'elle avait. Mais méritait-elle de souffrir autant ? Il l'avait brisé et c'était à un autre de recoller les morceaux. Alors, pourquoi s'entêter ? Qu'espérait-il ? Qu'attendait-il d'elle ? River n'avait clairement plus besoin de lui pour affronter le monde. Et il restait là, immobile, sous les regards des passants. Lâche au point de se taire. Non, égoïste, au point de la défier du regard, de l'implorer de le frapper une nouvelle fois, parce qu'il l'avait mérité. Il l'avait amplement mérité.
Il essaie de se persuader de la haïr. Le monstre en lui s'éveille d'ailleurs, alors que la douleur commence à lui bouffer la moitié du visage. Mais il le fait taire, ne parvenant pas à se mettre en colère. Trop coupable pour agir. Trop coupable pour demander pardon. Le problème est là. Il ne regrette rien, si ce n'est ne pas l'avoir vu grandir. Pleure-t-elle ? Non, elle le déteste, tout simplement. Mais lorsque sa voix s’élève de nouveau, c'est pour lui dire ce qu'il attend depuis tout ce temps. Non. Réplique-t-il, sur le ton de l'évidence. Ses pensées sont contradictoires, elles s'emmêlent, s'opposent, déchirent son pauvre cerveau déjà comprimé par le poids de la culpabilité. Elle l'attaque et c'est à peine s'il se défend ; il est pitoyable. Il le sait. Il s'enfonce dans sa peine, se renferme. Il étouffe son cœur et plisse les yeux ; monstre. Qu'est-ce que tu attendais? Des excuses ? Sa voix est sèche, immorale, insensible, glaciale et lointaine. Ses doigts tremblent, il les sent ; alors il garde les poings fermés. Il piétine ce qui lui reste de morale et de fierté. Il fait ce qu'il aurait dû faire depuis des années. Tu sais tout autant que moi que ça n'aurait rien, absolument rien changé. Silence. Il la revoit à seize ans. Il la revoit totalement droguée. Il la revoit nue, ridicule, la peau marquée par les traces de piqûres, les yeux cernés, le maquillage lamentablement coulé le long de ses joues. Il la revoit et cette vision ne parvient pas à le dégoûter d'elle. Et de toute façon... Ses mots sont des coups de massue reçus à l'arrière du crâne, avec toute la vigueur qu'un homme à la carapace fissurée peut y mettre. De toute façon, je n'ai pas l'intention de m'excuser. Coup de poignard fatal. Il esquisse un mouvement en avant, la confrontant à son passé. Tu comprends ça, River ? Il lui parle comme à une gamine, envolée toute trace de respect. Il prononce son nom avec une tendresse qui contraste avec ses paroles acides. Je ne m'excuserai jamais pour ce que je t'ai fait. Persuadé qu'il a agi pour son bien. Assez intelligent pour voir qu'il l'a blessée. Trop stupide pour regretter. Il s'est approché, presque menaçant et pourtant, pourtant, il semblerait à mieux y regarder qu'il n'a pas l'intention de la toucher. Au contraire, il semble presque tendre l'autre joue, fautif. Monstruosité qu'il est. Presque. Je suis désolé.
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mar 25 Aoû - 21:34
Boulevard of broken dreams
river feat. edwin
Chasing you it's the only thing I want to do. But now I'm facing you what the hell am I supposed to do ? ΔCapital Cities Δ851 words
Ce n'était pas un spectacle et pourtant, certains semblaient le croire. Quelques murmures imperceptibles tentaient tant bien que mal d'arriver à ses oreilles, mais son esprit était bien plus concentré sur la personne en face d'elle, bloquant ainsi toutes les informations non-nécessaires à ce petit règlement de compte. Elle a beau le regarder, elle ne sait pas ce qui lui passe derrière la tête. Elle ne sait pas s'il regrette. En tout cas, elle, non. Elle, elle ne regrettait ni son geste, ni ses paroles. Elle ne regrettait pas non plus son départ de la vie sur les trottoirs. Alors pourquoi tant de rancune? Elle n'en serait pas là sans lui – si ! car il fut absent pendant neuf ans. En quoi diable était-ce si gênant ? Elle lui avait dit elle-même de nombreuses fois, autrefois, que ce n'était pas son père, même s'il pouvait en avoir l'âge. Il avait juste été un de ses clients, un client qui prenait plus de temps que les autres, et avec qui elles s'étaient permises certaines libertés. Elle lui avait parlé autrefois de ses rides et traité de noms puérils comme grand-père et bien d'autres. Elle avait été abjecte, pour le faire partir plus vite que nécessaire, lui et ses drôles de manière. Et pourtant, lorsqu'elle y était enfin parvenue, la logique avait fuit, elle aussi, emportée par le temps, la faisant regretter amèrement ce départ. Peut-être que s'il était juste parti comme les autres, tout aurait été mieux. Oui … oui, c'était cela. C'était le fait qu'il s'était mêlé de sa vie sans son autorisation, allant jusqu'à aller voir sa famille, qui ne lui avait pas plû et qu'elle avait encore en travers de la gorge. Ce n'était pas son histoire à lui. Ce n'était pas son avenir non plus. Il n'avait pas eu le droit, elle ne l'aurait jamais permis. Mais il s'était permis bien des choses, beaucoup trop d'ailleurs. Comme briser une simple adolescente rien qu'en parlant quelques instants avec ses parents de choses qu'ils n'auraient jamais dû savoir. Non. Elle avait déjà été écorchée avec le temps, bien trop sévèrement pour être soignable d'une manière douce. Et il l'avait juste poussé vers un meilleur avenir – ce n'était pas ce qu'elle avait voulu; elle n'avait pas été prête à y faire face. Elle n'avait jamais rien voulu de tout cela, pas même sa dépendance. Pourtant, elle l'avait eu. Et lui l'avait eu elle. C'était presque pitoyable de les voir réduit à cela aujourd'hui, mais les maux qui restent enfermés sont bien souvent les plus douloureux.
Elle voit bien dans son regard qu'il y a quelque chose qui crèverait presque le cœur. Et ce quelque chose la met hors d'elle; il n'a pas le droit d'agir comme cela, de la défier de la sorte. Bon sang ! N'était-il pas censé s'énerver ou s'excuser ? Juste comprendre suffirait presque. Mais non, il y a ce quelque chose qui montre que ce n'est pas le cas. Pourtant, si elle avait su, elle aurait apprécié ce silence qui ne parle que des yeux. Ce ne fut pas le cas; et déjà les mots venaient se planter de milles parts dans son esprit. Ces mots plus durs qu'une pierre, plus douleur qu'une arme. Ce refus qui prouve la compréhension. Il ne s'excuserait pas. Il en était fier, probablement, de ce qu'il avait fait. Et il semble prononcer son discours sans problème, sans mal, avec tant de sincérité que cela brûlerait presque l'âme. Elle le voit s'avancer vers elle alors que ses yeux s'agrandissent de surprise et d’incompréhension, peut-être de tristesse aussi, elle ne saurait se le dire. Il prononce son nom et plus rien n'a de sens hormis la douleur. C'est comme si ces mots se gravaient dans son esprit au moment même où elle les entendait. Elle le hait, elle le hait tellement fort de ne pas la laisser espérer.
Le cœur qui tape dans sa tête, qui cogne comme un tambour. L'esprit qui hurle à la raison de revenir alors que les mots s'échappent tout seuls de ses lèvres, la voix presque brisée. J'aurais préféré te savoir mort que de te revoir. Elle se rend compte de la cruauté de ses paroles et pourtant ne montre pas un signe de pardon. Au contraire, elle pointe son doigt vers lui pour accentuer ses dires, mais jamais ô grand jamais ne le touchant. Et encore, ce n'est rien comparé à ce que tu mérites vraiment, Freeman. C'est puéril. Il y a ce dégoût quand elle prononce le nom. Il y a ce dégoût qui masque la douleur. Elle-même ne sait pas si elle pense véritablement ce qu'elle dit; probablement que oui. Tu pensais vraiment que je voulais des excuses de ta part ? L'expression presque outrée, pourtant c'est ce qu'elle avait voulu. Tes excuses ne compteraient même pas pour moi. Mensonge, cruel mensonge. Ce voile sur sa face ne changera rien à la triste vérité. Au même titre que toi, d'ailleurs. Un enfoiré comme les autres. Une personne en qui on ne peut pas avoir confiance. C'est une enflure, River, et tu ne pardonnes pas.
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mar 25 Aoû - 22:55
what's fucked up and everything's alright
Qu'il est doux d'être aussi cruel ! Et qu'il est simple de se mentir jusqu'à parvenir à se convaincre que ce qu'on pense être la vérité l'est ! Parce que c'est bien de cruauté dont fait preuve Edwin Thomas Freeman. Et ce n'est pas à l'entraînement de l'ASG qu'il doit cela, ni même à l'animal qui sommeille en lui. C'est à l'homme qu'il faut en vouloir, uniquement à ce fragile être humain. Mais il ne comprend pas, pourquoi. Il n'avait rien à se reprocher après tout. Il n'était rien, rien d'autre pour elle qu'un vieux type qui finançait sa came. Le vieux mec célibataire à trente-deux ans qui se tapait des gamines de seize. Une ordure répugnante. Pourtant, de mémoire, il avait cessé de la toucher lorsqu'il avait su qui elle était vraiment. Il avait arrêté toute relation pour se ranger sagement dans la case du père, du frère ou du simple confident silencieux, en fonction de ce dont ils avaient besoin, tous les deux. Parce qu'ils étaient deux dans cette situation. Deux à devoir remettre en question leur comportement. Mais elle n'était qu'une adolescente et c'était probablement à lui de tout arrêter bien avant qu'il ne prenne une place si conséquente dans sa vie. Ou qu'elle ne prenne tant de place dans son ridicule cœur. Il aurait dû se contenter d'être un simple client profitant de charmes qui ne lui seraient en vérité jamais destinés ; mais la vérité était stupide, banale : il ne le pouvait pas. Parce qu'il l'aimait à en crever. Il était dingue d'elle. De ses manières, de ses comportements. De sa manie de claquer la porte en partant et de toujours franchir le seuil en ronronnant. De profiter sans gêne de son porte-monnaie tandis qu'il se prenait à rêver d'elle dans dix, vingt ans. Ce n'était pas de l'amour, c'était bien plus que cela. Bien différent en vérité. Bien plus complexe. Une passion interdite, un bonheur qu'il avait fini par se refuser. Il avait signé l'abolition du plaisir de la voir venir chez lui le jour où il était allé trouver ses parents. Alors, non, il ne regrettait pas de l'avoir fait. Mais ça l'avait détruit et, avec du recul, peut-être n'aurait-il pas dû agir ainsi, juste pour avoir la joie de la garder près de lui encore un peu. Et après, la retrouver morte d'une overdose dans la salle de bain?
Il la dévisage, l'appelle au secours d'un simple regard. Mais leur peine, leur colère et leur entêtement sont si grand qu'il sait qu'elle ne voit pas sa douleur, tout comme il sait qu'il ne voit que cela. Mais cela paraît tellement, tellement plus simple. Qu'elle le haïsse, il ne demande que cela. Cela sera ainsi plus simple de choisir une nouvelle fois l'option la plus lâche : sortir de sa vie. Il aurait tant voulu qu'elle l'oublie, ou qu'elle ne garde de lui qu'un souvenir ; qu'un bon souvenir. En attisant la haine qui l'anime, il espère qu'elle lui tournera le dos. La solution de facilité est-elle la meilleure ? Alors, elle lui répond, brisée, et l'achève par de simples paroles. Mort. Il a un mouvement de recul. Qui est le plus cruel en cet instant ? Il repense à ses suicides ratés ; il repense à la douleur du quotidien ; son esprit se perd à nouveau. Lâche, préférant mourir que d'affronter la vie. Mais même elle le dit pourtant, il aurait mieux fallu qu'il disparaisse de la circulation, plus encore que de sa vie. Il entrouvre les lèvres pour rétorquer, mais aucun son ne sort, alors, il les referme, presque incrédule. Elle continue de lui porter des coups verbaux. Et il continue de les encaisser, immobile. Et lorsqu'elle se tait, lorsqu'elle se tait enfin, il explose à son tour. Le sang lui bat aux temps. Il est blessé. Blessé et en colère. Il pleurerait s'il le pouvait, s'il se souvenait de comment on fait. Mais en a-t-il le droit ? Il a mérité qu'on lui crache cette vérité à la figure. Alors, pourquoi est-ce que cela fait si mal ? Comment peux-tu dire ça? Il élève la voix, sourcils froncés, mâchoires serrées. Il ne crie pas, pas encore. Comment tu peux oser me dire ça ?! Les passants s'arrêtent maintenant, dévisage ce couple si mal assorti. Il s'en rend compte. Il enrage. Il fait volte-face vers un type qui esquisse un mouvement vers eux dans le naïf espoir de protéger la demoiselle, sans doute. Ne t'avise même pas d'essayer. Il est tranchant, Edwin, violent. Le petit garçon a bien retenu sa leçon. Il n'ajoute rien, il saisit River par le bras, il l'entraîne plus proche du mur, l'éloignant de la foule. L'éloignant du monde.
Peut-être lui flanque-t-il la peur de sa vie ; cela ne l'empêche pas d'agir. Il la lâche lorsqu'ils se sont écartés du passage et reprend, d'un ton sévère où transparaît l'incompréhension. Je t'ai sauvé la vie. Sa voix se brise malgré lui. Il la dévisage, cherche dans son regard des réponses. Il n'est pas persuadé n'avoir agi que pour son bien. Il est persuadé d'avoir agi de la meilleure façon qu'il soit pour eux. Qu'est-ce qui te pose problème hein ? Tu aurais préféré crever ?! Il fait de grands gestes, Edwin, quand il s'énerve. C'est tout son être qui s'exprime à travers lui. C'est la séparation que tu n'as pas supportée ? Alors, effectivement, pardon, pardon d'avoir choisi de te donner une chance! C'est ça que tu veux entendre, River ?! Pardon de t'avoir donné une chance, pardon d'avoir naïvement pensé que j'agissais pour ton bien ! Le silence retombe, lourd pesant. Et il a l'impression d'entendre un hurlement résonner dans son crâne. Il pose vivement la main sur son front, étouffant un Merde. au fond de sa gorge. Respire. Il titube légèrement, mais prend le temps d'inspirer profondément avant de se redresser pour l'affronter à nouveau. La tornade blonde qui met ses nerfs à rude épreuve, non pas parce qu'elle joue avec sa colère, mais parce que sa simple présence met son cœur à nu. Ce sont ses sentiments qui sont bouleversés. C'est son cœur, qui verse des larmes.
Il la fixe. Il soutient son regard. Colère, peine. Regrets. Pardon. Dans un souffle, sa voix couvre à peine les battements de son cœur. C'est bon River, tu as gagné. Il se noie dans ses yeux clairs. Calme retrouvé. Tu as ce que tu voulais. Silence.
Dernière édition par Edwin Freeman le Mer 26 Aoû - 0:46, édité 1 fois
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mer 26 Aoû - 0:39
Boulevard of broken dreams
river feat. edwin
Chasing you it's the only thing I want to do. But now I'm facing you what the hell am I supposed to do ? ΔCapital Cities Δ1427 words
Elle ne voit guère, aveuglée par ce désir brutal de blesser, de faire mal. Elle ne voit pas que dans le regard de cet homme se cache un cri de détresse, un SOS. Elle ne voit pas l'évidence même, celle qui crève le yeux quand on regarde la personne, de loin ou de près. Non, aujourd'hui River ne voit décidément plus rien, si ce n'est rouge. Elle se fiche bien de ce qu'il peut ressentir. Elle se fiche bien de ce que ses paroles et ses gestes peuvent provoquer. Elle se sent libérée, presque légère. C'est un lourd poids dont elle désire se débarrasser aujourd'hui. Et cela semble si facile, trop facile. Mais ses mots se répercutent. Ses mots si durent qu'elles pensaient réels et qui ne sont même pas un doute dans sa tête; elle se fiche bien de savoir si elle les pensait vraiment. Elle s'en fiche et pourtant sent son cœur s'alourdir quand elle voit le mouvement de recule que cela a provoqué. Va t-il la fuir ? Va t-il partir ? Ce serait juste une fois de plus, une vieille habitude qu'il n'aurait visiblement pas perdue. Ce n'est qu'un lâche, mais en réalité, elle l'est tout autant que lui. Elle avait été la première fuir sa vie, à travers ces petits caprices d'adolescentes amoureuses d'un homme qui ne provoque que de la douleur. Elle avait sombré pour s'échapper. Elle avait sombré pour vivre dans le monde qu'elle avait tant espéré, tant désiré. Elle s'était juste égarée. On ne l'avait pas assez bien guidé. Et elle en était devenue monstrueuse, dégoûtante à souhait aux yeux de ses proches. Elle avait été si sale qu'on n'avait pu le regarder uniquement avec ces yeux remplis de pitié. Elle avait détesté. Elle avait détesté tout ce qui se passait autour d'elle, tous ceux qui la cotaient chaque jours et qui lui souriaient d'une manière presque invisible uniquement parce qu'ils savaient. Elle avait détesté sa vie jusqu'à ses derniers instants d'impuissance; et puis elle s'était juste relevée, en ayant assez. Elle avait face, crachant sur sa lâcheté d'antan. Elle s'était enfin décidé à vivre.
Alors aujourd'hui, il ne gâcherait pas sa vie. Peu importe la dureté des paroles usées, peu importe si elle pouvait blesser. Elle faisait face, désormais. Et elle était si déterminée, si sûre d'elle, que même sa rage ne semblait rien être en comparaison de la confiance qui l'habitait. Cela l'aveuglait, à moins que ce ne soit juste une idiote ignorance qui l'empêchait de se rendre compte à quel point il avait dû avoir mal. À quel point ses mots avaient été durs, crus et surtout creux de toute vérité. Elle ne se rendait pas compte; ce n'était qu'une gamine juste plus âgée que les autres. Elle ne savait tout simplement pas juger l'importance de ses dires. Pourtant, elle reconnue la colère qui lui faisait face. Elle reconnue la rage qui pouvait habiter un homme. Et elle ne comprend pas pourquoi. Pourquoi il se permettait de réagir ainsi alors qu'elle était la victime de cette histoire. Il n'en avait pas le droit, pas lui. Il n'avait pas le droit d'élever sa voix, de froncer ainsi les sourcils, faisant apparaître ses rides qu'elle connaissait si bien. Il n'avait pas le droit de lui demander comment elle osait dire cela alors que la réponse était si bête; il le méritait. Il le méritait depuis neuf ans et toutes les paroles qu'elle pourrait dire aujourd'hui n'aurait, à ses yeux, pas suffit pour rattraper le temps et les insultes qui auraient dû être prononcées. Et l’éternité elle-même est insuffisante. Il a beau lever le ton, cela ne la touche quasiment pas. Elle en est persuadée. Mais cela ne change rien à la lueur furtive qui apparaît dans ses yeux. Juste une teinte de blessure comme elle les hait.
Autour d'eux les gens commencent enfin à les remarquer, à vouloir agir. Elle ne sait pas pas pourquoi, ce ne sont pas leurs affaires. Alors il n'en est pas question. Visiblement, Edwin semble du même point de vue, à moins que ce ne soit pas l'animosité qui ne l'aveugle, mais cela ne l'empêche pas d'envoyer balader un pauvre homme qui n'avait encore rien demandé. C'est tant mieux. Elle l'espère, tout du moins. Elle ouvre la bouche afin de répondre, d'argumenter, mais ce ne sont visiblement pas des idées partagées. Elle le comprend quand elle sent cette main enserrer son bras. Elle sait qu'elle doit attendre un instant, même si les réponses lui brûlent les lèvres. Mais ils risquent d'être dérangés, encore, si elle ne patiente pas. Alors elle se laisse entraîner, contre son gré. Et cela fait mal, un peu. Peut-être plus à l'intérieur qu'à l'extérieur, qui sait. Parce qu'elle est pétrifiée de le voir si énervé. Elle est effrayée de ne découvrir cette partie de sa personnalité qu'aujourd'hui, en cet instant précis. A donc t-il changé, lui aussi ? Elle ne sait pas. Elle ne veut pas vraiment savoir. Il la lâche après ce qui semble être des minutes entières; c'est probablement beaucoup moins. Alors elle se décide à faire face, de nouveau, mais l'inquiète la guette. Elle ne sait pas ce dont il est capable. Elle ne sait pas si elle doit continuer sur sa lancer, mais elle en ressent tellement le besoin. Son cœur est en train de battre un record de vitesse, elle en est sûre. Elle veut parler, de nouveau, mais il ne lui en laisse pas le temps, il reprend. Et c'en est presque prenant. Si tu ne l'avais pas haïs, tu l'aurais compris. Tu aurais su qu'il avait raison, qu'il t'avait permis de vivre. Mais tu es têtue River, et ta haine est sans faille.
Pourtant, elle entend la voix se briser, elle sent ce regard la dévisager. Et elle blessée. Blessée par ces mots, blessée par ce regard. Car il essaie de savoir; après tout ce temps il essaie enfin de savoir ce qu'elle ressent. À travers ces mots, à travers ces gestes. Il y a ces questions qui font mal. Ces réponses qu'elle nie. Il y a ce malaise dans son regard, cette incompréhension non pas part rapport à lui, mais à elle-même. Il la perd plus qu'autre chose. Il la perd dans ses propres pensées qui la heurte, la blesse au cœur. Aurait-elle avancé, s'il avait été là pendant toutes ces années ? Probablement pas; mais pourquoi diable aurait-il été là, après tout. Il n'était rien de plus qu'un client à ses yeux, même s'il était plus particulier que les autres, même s'il revenait; même si au fond elle avait aimé ne rien avoir à faire pour se droguer. Elle n'avait jamais cherché à savoir pourquoi, d'ailleurs, et aujourd'hui encore cela ne la concernait pas. Elle ne se mêlait pas des histoires des autres, elle. Mais il avouait. Il s'excusait. Et ce n'était pas réconfortant, c'était heurtant. Lui donner une chance. Les mots résonnaient encore plus que les excuses l'accompagnant. Elle ne voit plus le malaise de l'autre, bien trop concentré à regarder vers le bas, les yeux dans les vagues. Elle ne le voit plus. Elle ne l'entend plus. Elle ne peut que relever la tête pour le fixer, une expression indéchiffrable sur le visage. C'était si douloureux qu'elle avait l'impression de rechuter. Elle n'avait jamais connu quelque chose qui faisait autant d'effet; elle le sait. Sinon, elle en aurait probablement été accro à en crever. À en avoir mal au cœur, si mal que l'on en meurt. Il s'excuse une dernière fois, vaincu, blessé. Et tu ne peux pas en rester là, malgré vos yeux qui ne se lâchent pas. Tu n'avais pas le droit. Presque un murmure, brisé, tremblant. Tu n'avais pas le droit. Une répétition plus forte. Et l'envie de le frapper, de le repousser violemment. Ce besoin de cogner quelque chose, de se défouler par les actes plutôt que par les mots. Là tout de suite, elle se fiche bien des excuses. Elle avait besoin de savoir. Qu'est-ce ça pouvait te faire ? Non pas un caprice, ni même de l'hystérie, juste ce besoin élémentaire. Dis-le moi, Edwin, vas-y. Il y a ce désespoir qui résonne. Bien plus qu'une envie, un besoin vital. Dis-le moi, merde ! La voix s'élève plus forte que le reste. Ne pas connaître ses raisons d'agir est horrible. Ne pas comprendre pourquoi on l'avait aidé, pourquoi on avait voulu la sauver elle. C'était peut-être ça, son problème; avoir été sauvé sans qu'elle ne le demande, comme une demoiselle en détresse qui n'arrive jamais à rien. Plus qu'Edwin, c'est sa propre faiblesse qu'elle haïssait.
SOS : 1242 ÂGE : quarante-deux printemps CÉLÉBRITÉ : edward cute norton NATURE : mutant (organique) EMPLOI : ancien généticien et assistant principal pour le projet nine-thirty; ancien superviseur de l'ASG; ancien bras droit de docanov, nouvel allié fidèle à marshall, chef des rebelles POUVOIR(S) : berserker - edwin peut se changer en ours, en sanglier, en loup, ou en un monstrueux et dangereux mélange de ces trois mammifères. lors de ses transformations, cet homme d'ordinaire assez doux, n'est plus que rage, furie et violence
Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mer 26 Aoû - 22:54
what's fucked up and everything's alright
La vérité est que ses paroles, aussi crues et violentes soient-elles, sont comme un glas à ses oreilles. Une longue plainte ou un cri d'agonie qui lui rappelle à quel point il est mort à l'intérieur. À quel point il s'est senti mourir, quand il lui a tourné le dos. En agissant comme il l'avait fait, il avait effectivement eu l'impression, la sensation de la sauver. Toute cette histoire, l'histoire de River Dempsey, avait réellement débutée alors qu'il n'était déjà plus que l'ombre de lui-même. Sa vie, durant ces années, semblait dictée par Kanatrix Corporation et l'ASG, qui hantaient ses pensées. Il ne se doutait pas encore que ce n'était en réalité que le début d'un long calvaire. Il se retrouvait déjà entre deux feux, partagé entre sa véritable nature – celle de mutant – et son devoir, toute cette loyauté qu'il devait à Adrian Docanov. Et elle était arrivée à ce moment-là ; elle et son sourire presque arrogant, ses grands airs de dame et son maquillage soigneusement réalisé pour lui faire prendre quelques années. Elle et sa chevelure blonde, ses vêtements tape-à-l’œil un tantinet vulgaires. Elle si humaine, tandis qu'il luttait contre ses propres démons. Elle était l'insecte qui vient se noyer dans son verre, l'élément perturbateur qui se jette sans le savoir dans la gueule du loup. Il l'avait croisée dans la rue une nuit et se sentait seul : il ne se voyait pas retourner à son appartement dans l'angoisse nocturne ; alors il lui avait dit de l'accompagner et elle l'avait suivi.
Elle avait été sa lumière dans les ténèbres et il était venu l'admirer d'un peu trop près, au point de se brûler les ailes. Qui était le plus fautif au fond ? Il avait eu l'immoralité de l'inviter, mais elle avait accepté de lui emboîter le pas sans rechigner. Il n'avait eu de cesse de revenir après cela. Cherchant du réconfort, en quête d'une force nouvelle ; recherchant en somme la clarté dans l'ombre, s'enivrant de sa présence, au grand dam de sa sœur, Margot. Au fond, il la payait pour la rendre heureuse, parce qu'il pensait que cette drogue, cette saloperie de drogue, lui apportait du bonheur. Et il profitait de cette situation ; il louait cette femme qu'il n'avait jamais eue, jamais trouvée. Tout le monde était content ; tout le monde y trouvait son compte. Il reformait inconsciemment la famille qu'il n'avait plus – mais l'avait-il déjà eu un jour ? - et dans le même temps, faisait sa bonne action de l'année en agissant pour le bien-être d'autrui. Cette situation aurait pu durer longtemps ; elle n'aurait eu ni queue, ni tête, mais elle se serait étendue sur des années ;
Sauf que River l'avait entraîné dans sa chute ; en un an, il avait appris à la connaître, à tout savoir d'elle, ses petites habitudes, son mal-être familial. Il avait su la cerner comme un père comprend son enfant. Il avait su ouvrir les yeux, voir et comprendre qu'il ne la rendait pas heureuse en vérité. Il avait vu sa dépendance s'accroître, il l'avait vue frôler la mort d'ailleurs et c'était rendu à l'évidence ; il ne supporterait pas de la perdre. Et alors qu'elle l'attirait inexorablement vers le fond, il avait choisi, il avait pris la fragile décision de renoncer. Premier acte censé. Premier geste de réelle bonté. Début de la lâcheté et mise en parenthèse de l'égoïsme. Ses problèmes étaient tellement plus faciles à résoudre comme les siens. Si banals. Si ordinaires. Il était entré dans sa vie et il était trop tard pour en sortir. Il aurait pu lui dire d'aller voir ailleurs, mais il l'aurait condamné à faire les trottoirs pour se payer sa came ; c'était la pousser dans les bras d'hommes et femmes autrement bienveillants qu'il n'avait pu l'être. La perdre, pour pouvoir l'aimer encore un peu, voilà ce qu'il avait fait. Renoncer et prendre le risque de l'oublier, pour la savoir vivante et avoir la chance de la croiser à nouveau, un jour. Et maintenant, alors qu'il se tient droit, fixe et silencieux face à elle, il est incapable, totalement incapable de prononcer la moindre parole. Totalement incapable de lui dire qu'il l'a aimé plus qu'un frère, plus qu'un père, plus qu'un mari ne l'aurait fait. Il détourne le regard, cherche celui des passants, se perd dans la contemplation d'un monde qui lui est si étranger. Il ment. Il se ment. Comme il respire. Avec le même aplomb et la même conviction ; mais sa voix tremble, elle sonne faux ; et surtout, elle n'a plus aucune volonté. Tu n'étais qu'une gosse, River. Tu me faisais de la peine, je suppose. Comment lui avouer, après tout ce temps ? C'est une époque révolue. C'est du passé. Le leur. Le seul qu'ils ont en commun et qu'ils n'auront jamais. La vérité, c'est qu'il n'y croit pas, qu'il n'y croit plus ; en supposant qu'un jour il y ait cru. Personne n'est parfait, pas vrai ?
Mais en cet instant, alors qu'il fuit son regard et qu'il lui ment, pour la dégoûter de lui et par la même occasion, se dégoûter de lui-même, il ressent le besoin de la voir ; de la regarder avant de la perdre à nouveau. Il vient de raviver de douloureux souvenirs après tout, d'ouvrir des plaies béantes, de piétiner à nouveau le petit monde de River. Alors qu'il tourne ses yeux vers elle, il ne peut s'empêcher de se demander pourquoi. Pourquoi souhaite-t-elle savoir tout cela ? Pourquoi cherche-t-elle à le haïr, à lui en vouloir ? Certes, c'est là sa volonté, mais cela ne serait pas plus simple si elle se contentait de l'oublier ? Il baisse les armes, laisse ses bras pendre le long de son corps. Non. Il a besoin de fumer. Il glisse sa main à sa poche et ses doigts ouvrent habilement le paquet pour en sortir une cigarette. Il hésite à lui en proposer une. Mais se ravise et glisse la clope au coin de ses lèvres. Il serait du plus mauvais effet de lui proposer quelque chose d'addictif. Il sort son briquet et allume la cigarette sans la quitter du regard. Il a retrouvé sa force tranquille. Le calme après la tempête. Il ne peut pas se permettre de s'énerver. Mais cette blonde fait faire à son pauvre cœur des tours de montagnes russes. Il ne sait pas quoi lui dire, se sent pris au piège. Il inspire profondément et souffle la fumée vers le ciel, loin du visage de son ange déchu. Elle lui a dit. Elle lui a dit qu'il n'avait pas le droit. Il tient la clope entre deux doigts, fait tomber la cendre à ses pieds et, finalement, reprend en baissant le regard vers elle. Elle a raison, mille fois raison. En fait, River, c'est exactement ça. Il soupire. Je n'avais pas le droit de t'aimer, tout simplement. Là était le plus gros problème. Au passé, parce qu'ils n'ont plus rien à se dire. Ils ne se reverront plus après cela. Il en est persuadé. Il prend une bouffée de cigarette et garde la fumée dans ses poumons un moment. Et je ne pouvais plus supporter de te voir te détruire. Il dit cela d'un ton froid et assez détaché malgré la situation ; soufflant la fumée par les narines, doucement. Il essaie de la convaincre que c'est du passé. Il essaie de se convaincre. Je n'étais rien qu'un client de passage. Personne d'important. Et j'ai détruit ta vie je crois ; Donc ma question c'est : pourquoi ? Il garde la cigarette entre deux doigts et la défit du regard. Pourquoi tu viens chercher des explications ? Pourquoi tu ne te contentes pas de m'oublier et de passer à autre chose ? Ça fait neuf ans que tu vis sans... ça. Il se retient de dire moi. Tu as eu le temps de te reconstruire. Alors, pourquoi? C'est un jeu étrange auquel ils se livrent tout deux. Dans leur quête de réponses. Leur besoin de comprendre.
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Jeu 27 Aoû - 1:34
Boulevard of broken dreams
river feat. edwin
Chasing you it's the only thing I want to do. But now I'm facing you what the hell am I supposed to do ? ΔCapital Cities Δ1426 words
Le monde s'écroule; le sien s'émiette. Elle tremble de l'intérieur de la même façon que l'eau bouillante frémit; incessante, toujours plus puissante. Ce n'est pas véritablement à cause de la haine, mais plus de la terreur qui l'habite au fond d'elle. La peur de la vérité, sans doute. La peur d'enfin savoir et de ne plus avoir de raison de détester, de mal aimer. Celle où on l'on rend compte que l'on s'est juste malmenée pour un bout de parole, qui n'a en soit plus d'intérêt. Celle qui nous fait ouvrir les yeux sur notre stupidité. Pourtant cette peur, elle ne la connaît pas. Cette peur, elle la confond avec la douloureuse mélancolie qui fuit de son esprit, qui s'enfuit pour se terrer dans son cœur. C'est horrible, presque intenable. Insoutenable. Mais c'est seulement au fond d'elle. C'est seulement la pression d'une piqûre de rappel. Son rappel à l'ordre. Son rappel à l'esprit. C'est comme une gifle invisible, celle composée uniquement de souvenirs et de sentiments. Celle qui font le plus mal, en sommes. Elle l'a voulu, aussi. Elle a forcé tout cela à remonter à la surface. Elle a forcé le dialogue. Elle s'est forcée elle. Elle l'a forcé lui, aussi, et elle le force encore. Elle le force à s'expliquer. Elle ne s'en rend même pas compte. Elle est pourrie par ce besoin, par cette nécessité qui ne peut plus durer. Elle est pourrie par ce visage qui lui rappelle ce qu'elle était. Ce n'est pas de sa faute à elle. Ce n'était pas de sa faute si elle avait sombré dans de si nombreuses dépendances. Ce n'était pas de sa faute si elle l'avait rencontré par pur hasard. Ce n'était pas de sa faute si elle avait été trompée. Ce n'était pas de sa faute si elle s'était relevée. Non. Non, ce n'était pas de sa faute à elle. Elle n'avait fait qu'être usée par le temps, usée par les gens. Elle n'y était pour rien dans cette histoire. Elle ne réclamait que des mots, que des sons. Mais l'esprit est aussi aveugle que l'écho des sentiments. Il est sourd toutes paroles, de tous mots. Les siens plus que les autres. Elle en a assez, désormais. Elle en a assez de ses propres lèvres qui la brûlent pour le questionner. Elle en a assez de se tenir face à lui, incapable et pourtant plus puissante qu'elle ne l'a jamais été. Tout est de trop.
Elle ne sait que faire. Elle ne sait comment réagir face à ce regard fuyant qui est en face d'elle. Elle ne sait guère comment agir face à cette situation, si ce n'est attendre des réponses qui blesseront, qui feront mal. La voix résonne, tremblant comme une vibrato à son oreille. Ce n'était que ça. Ce n'était que de la pitié qu'il avait eu, lui aussi. Elle n'avait fait que pitié dans sa vie. Et c'était pire qu'un coup de feu. Il ne l'avait pas regardé. Il ne l'avait même pas respectée. S'il n'y avait pas eu toutes ces personnes près d'eux, peut-être aurait-elle hurlé. Peut-être se serait-elle écroulée. Mais pas comme ça, pas ici. Pas ainsi. Surtout pas quand son regard revient se poser sur elle alors qu'elle se fragilise, se fissure de l'intérieur. Elle en est sûre, elle est toujours une enfant à ses yeux. Mais elle a grandi. Elle a grandi tout comme elle avait haït. Et quand son corps c'était arrêter de croître, sa rage c'était calmée. Mais il avait du revenir. Il avait du l’appeler à le haïr une nouvelle fois. Elle n'avait pas résister; c'était tout ce qu'elle désirait. Silencieusement, sa rage s'était enflammée. Peut-être qu'elle avait été heureuse, au fond, de posséder cette énorme poignée de sentiment. Heureuse d'être enragée. Heureuse de se sentir exister. Mais plus maintenant. Plus maintenant que cela faisait mal. Parce que son regard à Edwin, il lui brûlait la peau et l'intérieur. C'était de l'acide. C'était son acide. Elle n'en a que faire du fait qu'elle se décide de fumer alors qu'ils se parlaient. Elle n'en a que faire de son état à moitié bipolaire. Parce que cette réponse ne lui plaisait pas. Parce qu'il n'avait pas le droit de la traiter comme la gamine qu'elle avait été. Parce que cela ne voulait rien dire à ses yeux. Parce qu'il n'avait fait que supposer, il n'était pas sûr de ce qu'il avançait. Mais le pire, c'est ce qui suit. Le pire c'est qu'il accepte ses reproches, qu'il avoue l'inavouable. Les yeux de la pauvre blonde ne peuvent que s'écarter; définitivement perdue, incapable de se rendre compte que ces paroles sont plus claires que jamais. Plus sincères que le reste. Le mot aimer la tuait. Elle l'avait banni de son vocabulaire sans jamais avoir voulu le réutiliser, le réessayer. Parce que c'était ce qui avait failli la tuer, l'amour. Elle s'en fiche bien de ce qu'il pense. – Non. – Elle se fiche bien de son opinion. – Non. – Elle se fiche bien de son ton froid et détaché, vide de sentiments. – Non. – Elle se fiche bien de … – Elle se fiche s'il ne la comprend pas, parce qu'elle ne l'a jamais vraiment compris. Mais elle ne supporte pas ces mots qui lui crèvent l'esprit. Elle n'attend pas de savoir s'il a enfin fini de parler pour le gifler de nouveau. Sa main est partie, incontrôlable. Elle n'a même pas prêté attention à la possible sa cigarette entre les lèvres. Parce qu'elle s'en fiche vraiment de savoir si, une fois de plus cela ferait mal. Parce qu'elle avait mal et il était hors de question qu'il ne le sache pas. Il était hors de question qu'elle lui offre du répits; elle ne veut pas lui permettre. Elle ne peut pas se le permettre. Alors ses mains s'accrochent à son col, pour le forcer à la regarder elle. À la voir elle. Ce n'est pas désespéré. Pas pour elle. C'est naturel. C'est compréhensible. Mais ce n'est pas explicable. Pas par toi. Probablement pas par lui.
Elle perd pieds, se noie dans ses propres pensées qui ne s’arrêtent plus de couler. Les paroles résonnent encore dans son esprit. Elle a besoin que tout se calme. Elle a besoin de s'entendre respirer. Ce n'est pas possible, pas là. Ce n'est pas possible car les choses ne sont pas clairs, dans en aucun cas. Le frapper de nouveau ou prendre sa tête entre ses mains; elle ne sait pas alors elle ne fait rien hormis tirer sur le col une nouvelle fois. Elle le secoue à peine, en réalité, mais elle aimerait tant le secouer autant qu'il l'a fait. Il y a cette lueur de peur dans ton regard River.
Sa voix déraille, elle la sent faible alors qu'elle tente tant bien que de mal de la faire résonner tout aussi que son malaise. Tu le supposes aussi, Edwin ? Ce n'est pas clair, même pour elle. Tu le suppose aussi que c'était de l'amour ? Elle n'aurait pas dû poser cette question parce qu'elle détestera la réponse peu importe la nature. Elle le regrette. Elle se donne presque envie de vomir; mais pas autant que lui. Tu n'es pas important. Tu ne l'as jamais été alors de quel droit oses-tu ! Le présent qui tranche. La question qui est plus de l'acide exclamatif que n'importe quoi d'autre. Ne pas lui laisser de répit. Pas maintenant. Elle serre ses poings sans lâcher sa prise. Et de toute manière, qu'est-ce tu voulais pour faire ça ? Que je te paye à boire te remercier ?! Mais il n'a pas demandé. Il n'a rien demandé. Il ne lui a jamais demandé quoi que ce soit hormis du temps avec elle. Pourtant, cela sort tout seul. Mais réponds lui, réponds lui pendant qu'il est encore temps.
Pourquoi River ? Pourquoi souffrir autant quand on peut juste tenter d'oublier, de passer à autre chose, de tourner la page. Parce que tu penses que c'est si simple d'oublier alors que tu sembles faire exprès de te montrer là où je vais ? C'est vrai, tristement vrai. Elle a cette impression de le croiser partout où elle met les pieds, alors que ce n'est pas absolument pas le cas. Elle a vécu neuf ans sans ce sentiment paranoïaque qui s'est incrusté en elle il y a si peu de temps. J'aurais tellement aimé ne pas te reconnaître. C'en est presque sincère, mais ça ne vient pas du cœur. J'aurais voulu pouvoir avancer sans te revoir. Sans ressentir cette faible reconnaissance naissante. C'est de ta faute tout ça.
SOS : 1242 ÂGE : quarante-deux printemps CÉLÉBRITÉ : edward cute norton NATURE : mutant (organique) EMPLOI : ancien généticien et assistant principal pour le projet nine-thirty; ancien superviseur de l'ASG; ancien bras droit de docanov, nouvel allié fidèle à marshall, chef des rebelles POUVOIR(S) : berserker - edwin peut se changer en ours, en sanglier, en loup, ou en un monstrueux et dangereux mélange de ces trois mammifères. lors de ses transformations, cet homme d'ordinaire assez doux, n'est plus que rage, furie et violence
Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Mar 8 Sep - 22:46
what's fucked up and everything's alright
Peut-être devait-il lui en être reconnaissant ? Merci de l'assommer à grands renforts de sentiments ; merci de lui asséner de violentes gifles de culpabilité ; merci de lâcher les chiens de son passé et de les laisser lui trancher la jugulaire d'un coup de crocs. Les secondes s'étirent et, avec elles, cette douloureuse impression d'avoir arrêté le temps. De se retrouver prisonnier d'une boucle sans fin, dans laquelle il n'est qu'un vulgaire pion sur l'échiquier de sa triste vie. Une scène hors du temps où il observe son corps immobile, tandis que son esprit s'élève pour quitter les rues grises de Washington. Il a envie de se secouer, de se barrer, de se faire agir ou tout simplement d'exister, mais il n'y parvient pas et cela le fait enrager. Le voilà simplement, petit pantin désarticulé, immobile, les muscles bandés, le sang battant aux tempes, le cœur au bord des lèvres et le moral dans les chaussettes. Il a cette boule au ventre qui vous prend lorsque vous téléphonez à un inconnu pour la première fois, sans savoir sur qui vous allez tomber. Ce même mal être que vous ressentez lorsque vous vous levez beaucoup trop tard, avec l'impression d'avoir totalement perdu votre journée. Ce malaise qui, pour une raison ou pour une autre vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Avait-il redouté pareille confrontation ? Avec le recul, il comprend que non. Non, il ne redoutait pas de revoir cette femme-enfant, pour l'unique raison qu'il ne pensait pas la revoir un jour. Elle était un fantôme ; au pire, une vague image, au mieux, un souvenir. Il ne l'a jamais oubliée. Il sentait sur d'autres femmes, revoyait ses mimiques sur certains visages et son franc-parlé sur certaines langues déliées.
Il serre les dents alors qu'une nouvelle gifle part, envoyant dans le caniveau la cigarette consumée. La douleur lui bouffe une nouvelle fois le visage, carnivore vorace qui se plaît à mordre dans son cœur et dans sa peau rougie par le choc. Bon sang. Il aurait pu être plus vif qu'elle, plus rapide, et lui saisir le poignet pour l'empêcher de le frapper. Mais il est stoïque, mort. Imbécile. Ou alors, perspicace. Une douleur physique pour une torture mentale. Qu'elle le frappe alors, qu'elle le frappe et qu'elle lui plante un couteau en plein cœur. Car il ne mérite que ça. Mais alors, ne mérite-t-elle pas pareil châtiment ? Ils sont deux âmes perdues et deux cœurs brisés. Pourquoi ce qu'ils partagent si bien n'irait que dans un sens ? Son regard se perd dans la contemplation de la clope encore fumante. Un soupire se meurt entre ses lèvres closes, se noie dans sa gorge. Il a envie de disparaître, de mourir, de se dématérialiser comme le tabac à ses pieds. Envolé, le Edwin. Disparue l'ASG. Écrasé par la honte et par le poids des regards encore pesants de certains passants, il renonce progressivement à relever le regard. Il veut mourir.
Alors, c'est le moment qu'elle choisit. L'instant où elle décide d'agir. Comme un sauveteur repêchant un naufragé. Mais lequel des deux est en train de sombrer ? Il sent ses mains, sa poigne si fragile et violente tout à la fois s'accrocher à son col. Elle donne cette impression incroyable qu'elle ne le lâchera pour rien au monde. Qu'elle continuera toujours de s'accrocher à lui. Elle pénètre sa bulle d'intimité comme elle pouvait entrer dans son appartement sans frapper. Avec une vigueur qu'il a l'impression de connaître par cœur. Pourtant, lorsqu'il tourne le visage vers elle, il ne la regarde pas : il la voit, une nouvelle fois. Une femme qu'il a détruite. Ses yeux reflètent la surprise, alors qu'il la découvre une nouvelle fois. Ce contact, cette proximité forcée lui tord l'estomac. Pourquoi ne se contente-t-elle pas de tourner les talons ! C'était ce qu'il voulait après tout, quelques secondes encore auparavant ! Il voulait qu'elle le haïsse ; mais elle reste. Et elle s'accroche à lui, le secouant imperceptiblement, comme si elle voulait le tirer de son cauchemar. De leur cauchemar. Et il a cette désagréable impression que ses jambes ne le porteront plus très longtemps.
Elle. A. Peur. Instinct primaire. Animal ressentant cette crainte. Il la perçoit, alors qu'elle se met à parler. Il encaisse. Il ne répond pas. Il brûle d'envie de lui dire qu'il en est certain. Mais il ne le fait pas. Car il ne l'est pas. Il ne l'a jamais été, pauvre petit être hésitant et manipulable. Cœur blessé incapable d'affronter les choses en face. Il ne cligne même plus des yeux, tant il est absorbé par cet océan de colère et de peine qui lui fait face. Et les phrases s'enchaînent. Il a ce qu'il voulait entendre ; pourquoi est-ce si douloureux ? Cela aurait dû n'avoir aucune espèce d'importance pour lui. Tout comme il n'a aucune espèce d'importance pour elle. À cet instant il la hait. Il la déteste, de faire ainsi durer leur supplice. Il lui en veut, de lui mentir, de se mentir. Il bouillonne intérieurement parce qu'il a l'impression que dans ce domaine là, chaotique domaine des sentiments, elle est devenue comme lui. Et les questions se bousculent, sans jamais franchir la barrière de ses lèvres. Elles s'enchaînent et se remplacent dans son esprit plus rapidement qu'il ne peut les assimiler. Il est confus. Il est blessé. Il est triste plus que toute autre chose. Lui avait-il seulement déjà demandé quelque chose ? Attendait-il autre chose d'elle durant ce bout de vie passé ensembles ? Avait-il inconsciemment fait tout son possible pour la revoir à nouveau ? A-t-elle réellement envie de l'oublier ? N'est-elle pas en train de mentir, car après tout, s'il est si insignifiant, pourquoi se donner tout ce mal ? Pourquoi se faire souffrir à ce point ? Et une question demeurait. Absurde. Idiote. Hors propos. Pourquoi s'accrochait-elle à lui ?
Un souffle, une voix faible. Faible est le mot. Sa voix ne tremble pas. Elle ne défaille pas. Elle est juste. Faible. Audible, mais incroyablement faible ; Je ne t'ai jamais rien demandé. Elle n'est que douceur, qu’apaisement. Elle n'est que docile rengaine ; mais elle n'est en aucun cas paternaliste. Il n'est plus le papa de l'adolescente rebelle. Il n'est plus, non plus, le frère beaucoup trop protecteur. Il n'est plus que l'homme qui a détruit sa vie et qui demande la rédemption. Celui qui plaide coupable, mais qui ne rampera pas pour obtenir son pardon. Je déménagerai encore, si c'est que tu veux. L'animal s'agite, il hurle, il enrage et refuse de se soumettre. L'homme le dompte, à coups de silence. Pour que tu n'aies plus à me croiser. Il se tait. Elle serre toujours ses poings et son col avec ; il saisit ses poignets vivement, d'un geste presque brusque, puis garde ses mains en place et le contact se fait plus doux. Il ne la tient pas vraiment, il conserve juste ses mains posées sur sa peau pâle ; l'attirant imperceptiblement à lui. Regarde River, regarde. Je te vois enfin.
Son regard fait un va et vient entre ses deux yeux clairs, comme s'il ignorait dans lequel se fixer. Dans lequel se noyer. Je peux disparaître de ta vie, encore une fois. Et il meurt d'envie de lui dire, de lui rappeler que c'est lui qui est parti. Qu'il l'a forcée à le quitter. Mais elle ne le sait que trop bien. Tu n'as qu'à me le demander, River. Tu n'as qu'un mot. Qu'un seul mot à dire. Dis-le, dis-le que tu le hais. Il plisse les yeux, son visage se décompose ; Ses doigts se resserrent doucement autour de sa prise. Appel au secours. C'est de ma faute, oui. Il n'est que l'écho de sa propre voix. Et si c'était à refaire : je le ferai. Il parle si bas désormais que personne ne peut plus les entendre. Il veut que ces mots n'appartiennent qu'à eux. Alors, permets moi de te présenter mes excuses. Il pince ses lèvres, reprend son souffle. Il ne lâche pas ses poignets. Pardon d'avoir continué à exister. Exister. Un bien grand mot pour un homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Pour un homme qui ne s'était plus senti aussi vivant et aussi humain depuis longtemps.
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Ven 18 Sep - 19:29
Boulevard of broken dreams
river feat. edwin
Chasing you it's the only thing I want to do. But now I'm facing you what the hell am I supposed to do ? ΔCapital Cities Δ1198 words
Il y a l'époque où la remise en question devient obligatoire, comme une étape que l'on ne peut hélas laisser de côté. Pourtant, on tente tant bien que mal de la remettre à demain, procrastinant au jour le jour, encore et encore. Il y a l'époque où les douleurs enfouies ressortent, hurlant de tout cœur, tout comme le cœur lui-même hurle au désespoir de toutes ces douleurs. Il y a ces cicatrices intérieurs qui s'ouvrent et qui semblent faire comprendre que non, elles ne se refermeront plus jamais. Et avec elles, des souvenirs, brides de mémoires, qui trottinent dans l'esprit de l'homme, laissant des traces de pas indélébiles. Car oui, le passé à vif, on se souvient des erreurs que l'on a commise et qui nous ont fait, créé, modelé. Mais ces erreurs, faut-il encore les accepter, voir les avouer. Il y a ce moment où la remise en question ne semble plus vouloir rien dire, dénudée de sens. Oui, il y a ce terrible moment où l'on se dit que l'on nage dans la raison et que l'autre à forcément tord; alors pourquoi y réfléchir encore ? Pour tenter de comprendre autrui, sûrement. Mais comprendre l'incompréhensible, le monstre, ne semble pas l'intéresser. Bien sûr, elle pourrait faire un effort, juste quelques mots qui forceraient le chemin vers une explication rationnelle et peut-être plus posée, plus claire, mais des mots d'excuses sont impensables, pas pour lui, plus maintenant. Tu n'es pas résignée à lui pardonner.
Elle n'a eu aucun scrupule à le gifler, les mots plus brûlants que l'acide lui-même. Elle n'a eu aucune honte, aucun regret. Aurait-elle dû ? Elle n'y est pour rien, dans cette histoire; elle est sûre d'être innocente et à blâmer. Non, non ! Surtout pas de pitié, c'est un appel à sa faiblesse qu'elle a tant cherché à repousser et qu'elle tente si bien, aujourd'hui encore, de cacher, et ce sans même s'en rendre compte. Il devrait être le seul à souffrir, à avoir honte, celui que les passants devrait regarder avec cet air désolé, comme on l'avait autrefois regardé, car il est l'être en tord, il est celui que l'erreur habite. Pourtant, elle aussi est en tord; elle est celui qui lui a parlé, qui a cherché des explications et qui a sombré. Elle est à l'origine de cette situation, encore et encore. Et elle se permet de parler, de cracher sur les sentiments de ce pauvre homme qui ne semble pas avoir le cœur de se débattre, de contrer. Ô quelle faiblesse de continuer ainsi, de toujours parler, poignarder avec les mots. Mais c'est ce qu'elle a ressenti. C'est pourtant si différent. Car elle s'est relevée alors qu'il ne semble même pas vouloir levé son regard, malgré cette main sur son col. Pauvre Edwin. Les regards se croisent de nouveau alors que cela paraît être une éternité. Elle ne l'a jamais vu ainsi, mais elle ne s'en rend pas compte. Elle ne pense qu'à elle, égoïste jeune femme qui ne semble pas bien grande, pas plus mature que l'adolescente brisée qu'elle était. Bien sûr, elle est persuadée d'avoir grandi, de savoir de quoi elle parle désormais. Mais si c'était véritablement le cas, elle ne se serait pas réduite à ainsi mettre au clair cette triste situation aux yeux de tous, sans honte, sans amour propre, ou même amour. Elle qui ne cherche même plus à lire à travers le regard, bien trop aveuglée par sa haine, sa rage, et sa peur de connaissance. Pourtant, elle en raffole, en demande encore. Elle a ce besoin de savoir que tout les hommes possèdent. Elle n'est pas différente des autres. Une simple fille perdue dans ses propres idées alors qu'elle pense savoir où elle est, où elle en est. Mais ce n'est pas le cas; quand est-ce que cela le sera ?
Il y a cette voix qui lui semble si loin, qui contre-attaque avec un ton qu'elle ne lui connaît pas. Avec une vérité qu'elle ne voit pas, qu'elle trouve tristement abusée, allant même jusqu'à se sentir vexée d'un tel mensonge. Bien sûr qu'il lui a demandé quelque chose. Mais quoi. La question n'est pas là, elle ne l'a jamais été. Elle n'a pas à lui redire ses paroles; car si demande il y a eu, elle fût muette, car il a bel et bien raison, il fut le seul à ne rien demander, si ce n'est d'arrêter il y a des années. Pas de fausses demandes comme ses parents, pas de stupides questions comme son frère. Il avait été la seule demande sensée dans sa vie; triste bêtise du monde. Il propose de partir, de déménager; tu lui as demandé cela, c'est la vérité. Tu lui as demandé sans t'en rendre compte, lui montrant encore une faute qu'il ne pouvait pas deviner. Il n'a pas pu savoir que tu viendrais vivre ici; il n'y est pour rien. Et il y a cette incompréhension sur ton visage, River; tu t'es perdue.
Ses mains qui se serrent avec surprise autour de ses poignets lui donnent le haut le cœur. Elle a cette boule au ventre, celle qui se créait face à la peur et qu'on ne peut contrôler. La peur incontrôlable, insensée. Peur de cette douceur après la brutalité, peur de cette proximité qu'elle remarque à peine. Elle devrait se haïr, car elle a créé cette situation de bout en comble. C'est elle qui ne sait comment arrêter tout cela, qui ne sait comment se stopper elle. Elle fasse à ses yeux qu'elle connaît si bien et qu'elle avait tant observé. Elle face aux paroles qu'elle avait tant voulu entendre, le pouvoir de tout décider entre ces mains, le cœur qui tremble comme l'âme. Disparaître encore serait trop facile. Les mots s'échappent sans craintes, l'évidence même résonne. Disparaître c'est fuir; il est hors de question qu'il fuit encore face aux actes qu'il commet. Et elle ne sait que dire, parce qu'elle ne veut pas accepter ses excuses mais que les accepter lui semble être une grossière erreur. Mais al plus grosse erreur; elle l'avait commise. Haïr sans véritable raison, haïr pour un mal qui n'existe pas. Je ne te forcerais pas à partir Edwin, même si le cœur y est. Mais c'est à toi de me dire si tu as encore l'intention de fuir. Elle tente d'être réfléchie, calme, adulte, mais ses mains tremblent beaucoup trop. C'est la rage qui coule dans ses veines, l'adrénaline qui coule dans ses veines. Après tout si c'est à refaire tu le referas n'est-ce pas ? Une pointe ironique dans sa voix, ce besoin d'attaquer malgré tout, même si ce n'est rien comparé aux mots qui furent dis. Son regard ne l'a pas quitté; c'est bien l'une des seules choses, avec son ton, qui est restée solide dans tout cela. Elle se mord la lèvre inférieure, ne cherchant pas à tirer ses bras vers elle, à se libérer de cette emprise. La fatigue des ces pauvres petites gifles, peut-être. C'est pitoyable. Alors, elle se sent obligée d'ajouter, sans même essayer, quelques mots afin de faire comprendre que non, elle ne lui a pas pardonné, qu'elle n'a pas oublié. Par contre, lâches-moi. Et c'est comme un ordre que tu dis cela.
Gasmask
[hrp; je suis triste parce que dans ma tête, il y a quelque jours, j'avais plus d'idées, alors je suis vraiment pas fan de ce que j'ai fais. ]
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Sujet: Re: boulevard of broken dreams {edwin Dim 25 Oct - 11:28
what's fucked up and everything's alright
Il a réveillé quelque chose. Il a déclenché une machinerie qui lui échappe et qu'il ne peut arrêter. Qu'aucun des deux ne peut arrêter. Ils auraient dû laisser le passé à sa place et continuer leur route sans un regard pour l'autre, sans se retourner. Mais Edwin n'est jamais parvenu à totalement tourner la page, relisant les anciens chapitres de sa vie dans les moments les plus solitaires, les plus difficiles. Cherchant des réponses dans ses agissements passés, comme s'ils pouvaient d'une quelconque manière justifier ses comportements présents. Et son passé est là, sous ses yeux, incarné dans un visage poupin, fragile et pourtant si colérique. Son passé a un nom également : River, élément perturbateur de son histoire plate et sans saveur. Regarde ce que tu as fait d'elle. Tu regrettes n'est-ce pas? Une once de fierté s'empare de son cœur, furtive. Non, non, décidément, il ne parvient pas à regretter. Il ne regrettera jamais. La perdre, c'était la sauver. De lui, ou d'elle-même. Et tandis qu'il s'égarait dans le labyrinthe de sa vie chaotique, elle, grandissait et saisissait sa nouvelle chance. Puisque c'est de cela qu'il s'agissait au fond : il lui avait offert une chance qu'elle ne lui avait jamais demandé. Peut-être se prenait-il pour son sauveur. Mais peut-être n'avait-il pas réellement tort de s'attribuer cet honneur.
Elle a raison pourtant. Edwin est un lâche. Il a affronté la maladie, il a affronté des mutants, il a affronté la trahison et l'amitié et il affronte encore tout cela au quotidien. Il affronte la vie et la mort , sans ne plus craindre ni l'un, ni l'autre ; il se bat chaque jour contre ses propres démons, ses envies d'en finir, son besoin de tranquillité. Mais face à elle. Face à elle, il est le plus lâche des hommes, baissant les armes, incapable de lutter et de se battre. Incapable de faire face à ses propres sentiments, aussi contradictoires et violents qu'ils soient. Et disparaître de sa vie, disparaître une nouvelle fois, serait reproduire la même histoire. Mais fait-il seulement encore partie de sa vie ? Il n'en est pas convaincu. Son départ ne changerait rien, absolument rien pour elle. Ils sont de toute évidence destinés à ne plus jamais se parler sans se hurler dessus. De véritables adieux intérieurs en quelque sorte. Ceux qu'ils n'avaient pas pu s'offrir il y a près de dix ans. Et que, personnellement, il regrettait amèrement. Alors, a-t-il l'intention de fuir ? Il n'en sait rien. Ce n'est peut-être pas à lui de partir, après tout. Ne serait-elle pas revenu ici après lui ? Il regarde chacun de ses yeux avec attention. Elle joue à l'adulte. Elle n'est qu'une gamine. Et ces jeux d'enfants le fatiguent. Lui qui a tenté toute sa vie de grandir.
Et si je ne fuis pas, tu auras la force de vivre comme ça ? Washington est une grande ville, mais cela finira par arriver. Tu m’apercevras sur un trottoir. Tu me verras dans tous les regards, dans tous les visages. Tu vivras avec la crainte constante de tomber sur moi au détour d'une rue. Tu n'auras de cesse d'essayer de m'éviter et tu n'y parviendras sans doute pas. Cela finira par arriver. Un matin en partant travailler ou un soir, en rentrant tard chez toi, on se croisera. Et je ne fuirai pas. Je viendrai vers toi, j'essaierai encore de te résonner. Mais je représente tant de dégoût pour toi, je te répugne tellement que ma question est : auras-tu la force de m'affronter une nouvelle fois ? Puisque c'est de cela qu'il s'agit. Plus question de courage désormais, mais de force. Elle a démontré qu'elle avait la rage, le caractère nécessaire pour venir le gifler en pleine rue, sous le regard des passants. Par deux fois qui plus est. Il ne la menace en rien, il ne fait que dire la stricte vérité. Ils le savent tous les deux, quoiqu'ils tentent de la nier. Épuisante situation que la leur. Il n'attend pas de réponse cependant et lorsque son ordre fuse, il plisse les yeux. Très bien. Et s’exécute, relâchant ses poignets brusquement. Il prend cela comme une demande bien plus profonde. Elle veut plus. Elle ne veut pas seulement qu'il relâche ses poignets. Elle veut qu'il disparaisse, qu'il sorte de sa vie. Il en est incapable. Il glisse cependant les mains dans ses poches et la fixe, silencieux. Un bref mouvement de tête en guise de salut. Et le voilà qui prononce, d'un ton neutre, froid ou distant peut-être. Au revoir, River. Il tourne les talons, se mêle à la foule et s'éloigne sans un regard en arrière, le cœur serré. Il la plante là, sans un regret. Elle a l'habitude après tout.
Ne l'as-tu pas déjà fait ?
je suis out et a le droit de lui en vouloir à mort
SOS : 1242 ÂGE : quarante-deux printemps CÉLÉBRITÉ : edward cute norton NATURE : mutant (organique) EMPLOI : ancien généticien et assistant principal pour le projet nine-thirty; ancien superviseur de l'ASG; ancien bras droit de docanov, nouvel allié fidèle à marshall, chef des rebelles POUVOIR(S) : berserker - edwin peut se changer en ours, en sanglier, en loup, ou en un monstrueux et dangereux mélange de ces trois mammifères. lors de ses transformations, cet homme d'ordinaire assez doux, n'est plus que rage, furie et violence